Dans cet essai clinique randomisé mené auprès de 202 adultes atteints de lombalgie aiguë à Sydney, en Australie, l’ajout d’une éducation intensive des patients aux soins de première ligne des patients ne permettait pas d’améliorer les résultats de la douleur par rapport à une intervention placebo.
Tous les participants ont reçu les soins recommandés pour leur douleur aiguë par leur praticien habituel (manipulation, exercices à direction préférentielle etc). Un groupe a suivi des sessions supplémentaires d’éducation du patient de 2 × 1 heure (informations sur la douleur et les facteurs biopsychosociaux, ainsi que des techniques d’autogestion telles que rester actif et en phase de stimulation), l’autre une éducation placebo (écoute active, sans information ni conseil).
Le principal critère d’évaluation était l’intensité de la douleur (échelle d’évaluation numérique à 11 points) à 3 mois. Les résultats secondaires comprenaient l’incapacité (questionnaire Roland Morris sur l’invalidité en 24 points) à 1 semaine et à 3, 6 et 12 mois.
Résultats, pas de différence notable entre les deux groupes en dehors d’un score fonctionnel timidement amélioré à 1 semaine et donc l’effet disparait ensuite.
Au final, il n’est sans doute pas nécessaire de passer plus de temps que ça à l’éducation du patient dans le cas d’une lombalgie aigue. Les auteurs conclue que la présence de l’éducation dans les recommandations était sans doute prématurée.
Pour en avoir le coeur net, nous avons été voir dans la recommandation de l’apta de 2012.
Clinical Practice Guidelines Linked to the International Classification of Functioning,
Disability, and Health from the Orthopaedic Section of the American Physical Therapy Association, J Orthop Sports Phys Ther. 2012;42(4):A1-A57. doi:10.2519/jospt.2012.0301
Deux affirmations de niveau de preuve I retiennent l’attention :
« Des revues systématiques ont mis en évidence des preuves modérées incitant les patients à rester actifs, par rapport au repos au lit, afin d’optimiser les possibilités de réduction de la douleur et d’amélioration fonctionnelle. »
« un conseil général de rester actif est suffisant pour les patients souffrant de lombalgie aiguë. Une éducation plus impliquée relative aux exercices appropriés et aux activités fonctionnelles visant à promouvoir l’autogestion active est efficace chez les patients souffrant de douleurs lombaires subaiguës et chroniques. »
Il n’y a donc pas de contradiction entre des deux articles, l’éducation intensive n’a aucun impact sur une lombalgie aigue, un simple conseil de rester actif suffit.
Dans tous les cas, ce conseil n’apparait pas comme un élément essentiel mais comme un adjuvant (grade B) au principe actif contenu dans les interventions de thérapie manuelle (grade A), ce qui n’est pas tout à fait le message de l’assurance maladie !