Une étude Cochrane évalue l’efficience du renforcement du plancher pelvien (RPP) dans le traitement de l’incontinence urinaire.

Objectifs de l’étude
Évaluer les effets du RPP chez les femmes souffrant d’incontinence urinaire par rapport à l’absence de traitement, à un traitement placebo ou à un traitement simulé, ou à d’autres traitements de contrôle inactifs, et résumer les conclusions des évaluations économiques pertinentes.

Méthodes de recherche
Les auteurs ont consulté le registre spécialisé Cochrane sur l’incontinence (consulté le 12 février 2018), qui contient les essais identifiés dans CENTRAL, MEDLINE, MEDLINE In ‐ Process, MEDLINE Epub Ahead of Print, ClinicalTrials.gov, WHO ICTRP, la recherche manuelle de revues et de conférences, et listes de référence des articles pertinents.

Critères de sélection
Essais contrôlés randomisés ou quasi ‐ randomisés chez des femmes présentant une incontinence urinaire aigue, chronique ou de stress (sur la base de symptômes, de signes ou du comportement urodynamique).

Collecte et analyse de données
Au moins deux auteurs de la revue ont évalué de manière indépendante l’admissibilité et le risque de biais des essais. les données ont été extraites et vérifiées. Un troisième auteur a résolu les différends.

Principaux résultats
La revue comprenait 31 essais (dont 10 nouveaux pour cette mise à jour) impliquant 1817 femmes de 14 pays. Dans l’ensemble, les essais étaient de taille petite à modérée, avec des suivis généralement inférieurs à 12 mois et bon nombre d’entre eux présentaient un risque de biais modéré. Le contenu et la durée de l’intervention, les populations étudiées et les mesures de résultats variaient considérablement.

Les femmes présentant une IU qui appartenaient au groupe RPP étaient huit fois plus susceptibles de déclarer une guérison (56% contre 6%; ratio de risque (RR) 8,38, Intervalle de confiance à 95% (IC) de 3,68 à 19,07; 4 essais, 165 femmes; preuves de haute qualité). Niveau de preuve I

Guérison symptomatique à la fin du traitement : les femmes présentant une IU qui appartenaient au groupe RPP étaient six fois plus susceptibles de déclarer une guérison ou une amélioration (74% contre 11%; RR 6,33, IC à 95%: 3,88 à 10,33; 3 essais, 242 femmes; preuves de qualité modérée). Niveau de preuve II

Qualité de vie à la fin du traitement : les femmes présentant une IU qui faisaient partie du groupe RPP étaient plus susceptibles de faire état d’une amélioration significative de leurs symptômes (7 essais, 376 femmes; preuves de qualité modérée), et de signaler une amélioration significative de la qualité de vie (6 essais, 348 femmes; preuves de faible qualité). Niveau de preuve III

Épisodes de fuite dans les 24 heures à la fin du traitement: le RPP a réduit d’un épisode de fuite chez les femmes atteintes d’IU (différence moyenne (DM) 1,23 inférieure, IC à 95% inférieur de 1,78 à 0,68 inférieur; 7 essais, 432 femmes; preuves de qualité modérée). Niveau de preuve II

Fuite sur des tests clinique à la fin du traitement: les femmes présentant une IU dans les groupes RPP ont perdu beaucoup moins d’urine au cours de tests. La comparaison a révélé une hétérogénéité considérable, mais les résultats privilégiaient encore le RPP avec un modèle à effets aléatoires (DM de 9,71 g inférieur, IC à 95% de 18,92 inférieur à 0,50 inférieur; 4 essais cliniques, 185 femmes; preuves de qualité modérée). Niveau de preuve II

Les femmes du groupe RPP étaient également plus satisfaites du traitement et leurs résultats sexuels étaient meilleurs. Les effets indésirables ont été rares et, dans les deux essais rapportés, ils étaient mineurs.

Conclusion :
Sur la base des données disponibles, nous pouvons être sûrs que le RPP peut guérir ou améliorer les symptômes de l’IU. Cela peut réduire le nombre d’épisodes de fuite, la quantité de fuite e et les symptômes associés.
Les auteurs de la seule évaluation économique indiquent que le rapport coût-efficacité du RPP semble prometteur.
Les conclusions de l’examen suggèrent que le RPP pourrait être inclus dans les programmes de prise en charge conservatrice de première ligne destinés aux femmes atteintes de IU. L’efficacité à long terme et la rentabilité du RPP doivent être approfondies.

Pelvic floor muscle training versus no treatment, or inactive control treatments, for urinary incontinence in women
Cochrane Systematic Review – Intervention Version published: 04 October 2018