La majorité des patients souffrants de douleurs chroniques non malignes (DNNM) n’utilisent pas les opioïdes bien qu’ils considèrent leur douleur comme sévère ou très sévère : 85% n’en n’utilisent pas du tout, 12% occasionnellement et 3% seulement ont une prise continuelle.

La vaste majorité des patients (les 3/4) qui ont recours aux opioïdes continuellement décrivent des douleurs encore sévères à très sévères malgré le traitement.

NB : Les facteurs de risque pour qu’un individu avec DCNM passe d’une consommation d’opioïdes discontinue à continue étaient : être un consommateur d’opioïdes occasionnel, recevoir plus de 100 DDD (Defined Daily Dose) de benzodiazepines par an, ne pas pratiquer d’activités physiques de loisir, présenter des douleurs sévères, se voir prescrire des médicaments appartenant à au moins 8 groupes de l’ATC (Anatomical Therapeutic Chemicals group).

Voilà donc ce que révèle une récente étude norvégienne* comportant une collection de données de base entre 2006 et 2008 (HUNT3 : partie transversale de l’étude) couplée à un suivi sur 3 ans (partie prospective). En enlevant au HUNT3 les porteurs de cancer actif (à partir du Cancer Registry of Norway) et en appliquant les critères de la DCNM (douleur depuis au moins 6 mois avec une intensité modérée à très sévère), on obtenait une population de 14447 sujets. Grâce à la base de données informatique norvégienne des prescriptions en pharmacologie, on pouvait connaître précisément la catégories et la quantité d’opioïdes délivrés à chaque patient…

Références

(*) Fredheim OM, Mahic M, Skurtveit S, Dale O, Romundstad P, Borchgrevink PC. Chronic pain and use of opioids: A population-based pharmacoepidemiological study from the Norwegian Prescription Database and the Nord-Trøndelag Health Study. Pain. 2014 Jul;155(7):1213-21.
Abstract ici