Sur les bases d’un essai clinique randomisé (ECR), les auteurs ont fait une analyse économique.
Un groupe de 131 adolescents et jeunes adultes (14 – 40 ans) a été séparé en 2 groupes.
Après avoir bénéficié de conseils sur la pathologie de la part d’un médecin, le premier a été dirigé vers un programme standardisé d’exercices supervisé par un physiothérapeute/kinésithérapeute avec un objectif de 9 séances pendant 6 semaines (complété d’un programme à la maison).
Les patients du groupe contrôle n’ont reçu que des conseils de la part du médecin.
L’essai multicentrique s’est déroulé au Pays-Bas avec un suivi sur 1 an.
Les mesures de suivi de l’efficacité du traitement étaient la douleur, la fonction, et la perception du rétablissement par le patient.

L’analyse a pris en compte les couts médicaux directs (visite chez les praticiens, les imageries, la médication, l’utilisation d’agents physiques et de supports externes etc…) et les couts de productivité (arrêts maladies, manque d’efficacité au travail et en dehors du travail etc…).

Les couts médicaux directs ont été plus importants dans le groupe exercices, ce qui est principalement du aux séances de kinésithérapie.
Cependant, d’un point de vue sociétal (cout de productivité principalement), les couts annuels totaux par patient étaient moins importants dans le groupe kinésithérapie. Cela montre l’importance de ne pas prendre en compte uniquement que les coûts directs.
L’amélioration de l’état de santé des patients a été en faveur du groupe exercices surtout sur les premières semaines et jusqu’à 6 mois de suivi, mais sur la totalité du suivi elle a été quasi identique entre les 2 groupes..

De manière étonnante (ou pas), le nombre de séances de kinésithérapie faites rapporté par le patient par rapport au nombre rapporté par les physios différait pour beaucoup des patients; parfois plus, parfois moins (cela ne vous étonne pas, car vous en avez des patients qui ne savent pas combien de séances ils ont fait). Mais c’était juste pour la petite histoire, car une moyenne d’un peu moins 8 séances de kinésithérapie sur un an a pu être calculé.

L’analyse était en intention de traiter, ce qui reflète la réalité. Par exemple, des patients n’ont pas bien respecté la standardisation du protocole mais n’ont cependant pas été exclu de l’analyse (là aussi, vous avez en tête quelques patients non-observants).

Bref, tout ça pour dire qu’une kinésithérapie bien conduite pourrait faire gagner, au final, des sous à la sécurité sociale.

Référence
Tan SS, van Linschoten RL, van Middelkoop M, Koes BW, Bierma-Zeinstra SM, Koopmanschap MA. Cost-utility of exercise therapy in adolescents and young adults suffering from the patellofemoral pain syndrome.Scand J Med Sci Sports. 2010 Aug;20(4):568-79. doi: 10.1111/j.1600-0838.2009.00980.x. Epub 2009 Aug 23.