L’hospitalisation aiguë peut avoir des effets indésirables chez les personnes âgées, notamment un déclin fonctionnel. Vous avez sans aucun doute constater ce déclin rapide chez des personnes que vous suivez et qui sont hospitalisés en urgence pour de multiples raisons. Le retour de ces séjours est parfois difficile, avec une perte d’autonomie brutale.
Le kinésithérapeute, en accompagnant ces personnes pendant leur séjour, peuvent ils avoir un impact sur ce problème. C’est à cette question que tente de répondre l’étude que nous vous relayons aujourd’hui, sous forme de revue systématique avec méta-analyse.
12 essais cliniques impliquant 1748 patients comparant les soins courant d’hospitalisation avec un programme d’exercice en plus sont retenus.
Résultats :
Les interventions d’exercices ont amélioré :
- l’indépendance fonctionnelle à la sortie de l’hopital (différence moyenne normalisée [SMD] = 0,64, intervalle de confiance à 95% = 0,19-1,08) et 1 à 3 mois après la sortie (SMD = 0,29, IC à 95% = 0,13-0,43),
- la performance physique (SMD = 0,57, IC 95% = 0,18-0,95).
Aucune différence entre les groupes n’a été trouvée pour la durée du séjour à l’hôpital ou le risque de réadmission ou de mortalité (tous p> 0,05).
Pour ceux qui se demande ce qu’est une différence de moyenne standardisée (smd), il faut se reporter à la formule de Cohen, smd= différence des moyennes/écart type. Cela permet d’avoir une vue de la taille de l’effet d’après les seuils du tableau suivant :
- Très faible 0.01
- Faible 0.20
- Moyenne 0.50
- Elevée 0.80
- Très élevée 1.20
- Immense 2.00
On a donc une taille d’effet entre moyenne et élevée (0,64 et 0,57) à la sortie, qui s’estompe avec le temps puisqu’elle devient faible à quelques mois(0,29). Cela signifie que les personnes qui n’ont pas bénéficié du programme récupère leur autonomie fonctionnelle mais apparemment pas tout à fait au même niveau que ceux et celles qui ont suivi le programme kiné.
Conclusion des auteurs :
Les interventions d’exercices supervisés à l’hôpital semblent globalement sûres et efficaces pour améliorer – ou atténuer le déclin – de l’indépendance fonctionnelle et des performances physiques chez les personnes âgées hospitalisées en phase aiguë. La pertinence clinique de ces résultats reste à confirmer dans les recherches futures.