Actuellement, nous savons que les facteurs psychologiques et comportementaux des patients présentant un fléau cervical sont prépondérants dans la développement de symptômes chroniques (whiplash associated disorder- WAD). Ces facteurs incluent, entre autres, catastrophisme, kinésiophobie et dépression.

En 2015, Ludvigsson et al. ont publié un essai clinique sur le fléau cervical montrant la supériorité d’un programme d’exercices spécifiques prodigué par un physiothérapeute* sur la prescription d’activité physique, en ce qui concerne les critères de douleur et de fonction.

Ludvigsson et al. n’avaient pas réussi à montrer si l’addition d’une approche comportementale à l’approche par exercices était bénéfique aux patients de l’étude.

En 2016, un nouvel essai similaire a été réalisé avec encore 3 groupes comparés. Un groupe exercices spécifiques, un groupes exercices spécifiques plus approche comportementale, et un groupe prescription d’activité physique. Mais cette fois, c’est l’impact sur les facteurs psychologiques qui a été analysé. Le programme d’exercices était le même que dans l’étude de 2015 (Ludvigsson est auteure dans les 2 publications)*.

L’essai a été réalisé avec un suivi sur 2 ans et montrent la supériorité du programme d’exercices associé ou non à l’approche comportementale au niveau l’incapacité générale et la plupart des facteurs psychologiques.
Les exercices spécifiques seuls sont capables de diminuer le catastrophisme, la kinésiophobie et l’anxiété.
Les exercices spécifiques plus l’approche comportementale ont réduit l’incapacité de 28% durant les 3 premiers mois et cela s’est maintenu sur 2 ans.

Commentaire AK
Deux publications plutôt positives pour la kinésithérapie, montrant que l’on peut servir à quelque chose pour le fléau cervical. J’en étais resté à cette étude de Jull et al. qui avait fait mal. Depuis il y a eu aussi le numéro spécial du JOSPT et quelques notes commises par JLE toujours d’actualité.
Les 2 articles sont en accès libre.

*2 séances de kinésithérapie par semaine (pendant 12 semaines) en plus d’exercices à domicile, à viser des muscles profonds et de contraction isométrique non résistés dans un premier temps vers un entrainement résisté en endurance avec faible charge. La provocation de douleur était évitée. Les exercices étaient adaptés en fonction des réponses du patient, et des exercices d’autres parties du corps pouvait être incorporés.

Références
Ludvigsson ML, Peterson G, O’Leary S, Dedering Å, Peolsson A. The effect of neck-specific exercise with, or without a behavioral approach, on pain, disability, and self-efficacy in chronic whiplash-associated disorders: a randomized clinical trial. Clin J Pain. 2015 Apr;31(4):294-303

Overmeer T, Peterson G, Landén Ludvigsson M, Peolsson A. The effect of neck-specific exercise with or without a behavioral approach on psychological factors in chronic whiplash-associated disorders: A randomized controlled trial with a 2-year follow-up. Medicine (Baltimore). 2016 Aug;95(34):e4430.