Méthode :
L’étude comprenait 103 patients atteints du syndrome du canal carpien léger et modéré (âge moyen = 53,95 ans, écart type = 9,5 ans)
Le diagnostic du syndrome du canal carpien a été établi par un médecin sur la base des données recueillies lors de l’entretien, de l’étude de conduction nerveuse et des examens cliniques. L’étude de conduction nerveuse a été réalisée dans un laboratoire indépendant d’électroneurographie. Seuls les participants ayant une vitesse de conduction nerveuse diminuée (<50 m / s) et / ou une latence motrice accrue (> 4 m / s) sur la base de l’étude de conduction nerveuse ont été inclus.
Le diagnostic clinique du syndrome du canal carpien était basé sur les critères proposés par Chang et al (1):
1. engourdissement et fourmillements dans la région du nerf médian;
2. paresthésie nocturne;
3. test de Phalen positif;
4. signe de Tinel positif;
5. Douleur dans la région du poignet irradiant à l’épaule.
Le groupe expérimental a reçu 20 traitements deux fois par semaine pendant 10 semaines. Pendant la même période, le groupe témoin n’a pas reçu de traitement. 58 patients intégrés dans le groupe traitement et mesurés, et 45 dans le groupe contrôle, il y a 12 perdus de vue
le traitement consiste en séquences d’étirement et de glissement neurodynamique dans un protocole défini :
position initiale
abduction de bras à 90 °
rotation externe du bras
extension du poignet et des doigts
supination de l’avant-bras
extension du coude
Des techniques de glissement et de tension ont été réalisées dans les directions proximale et distale.
Le protocole standard consistait en trois séries de 60 répétitions de techniques neurodynamiques de glissement et de mises en tension séparées par des intervalles inter-séries de 15 secondes, deux fois par semaine pendant 20 séances.
Résultats :
Le groupe traité montre une amélioration statistiquement significative de leur performances : amélioration de la vitesse de conduction, diminution de la douleur, baisse de la latence motrice, amélioration du score du questionnaire de Boston.
Conclusion des auteurs :
L’utilisation de techniques neurodynamiques dans le traitement conservateur des formes légères à modérées du syndrome du canal carpien présente des avantages thérapeutiques significatifs.
Commentaires AK :
Cette étude affiche l’ambition d’apporter des preuves d’efficacité aux techniques neurodynamiques. On retrouve dans la méthodologie les principaux critères qualitatifs de l’échelle pedro.
Cependant on peut rapidement noter deux choses essentielles :
Le groupe contrôle est un groupe non traité, pas même une convocation pour rester allongé sur une table le même temps que le groupe expérimental. Ce dispositif nuit considérablement à l’établissement d’un preuve, l’efficacité mesurée pourraient donc être due à un simple effet placebo, un effet Hawthorne, une modification du comportement des patients en raison des séances de traitements suivis …. pas moyen de distinguer le bon grain de l’ivraie.
Le deuxième point est qu’il n’y a pas de données sur la taille de l’effet, nous avons les chiffres d’amélioration pour chaque groupe, avec un p comparatif mais pas d’intervalle de confiance de la taille de l’effet, donc pas moyen de dire si la différence clinique est très satisfaisante ou si elle est minime.
Dommage…elle va cependant dans le sens des études et des revues systématiques réalisés dans ce domaine, un pierre de plus qui tend à montrer que le traitement kinésithérapique est d’une grande utilité, voir supérieur à la chirurgie
Cliquer sur l’image de ce post pour aller sur le page de l’assurance maladie voir ce qu’elle dit aux patients sur le syndrome du canal carpien : Rien, absolument rien sur la kinésithérapie, je cite :
"Le traitement du syndrome du canal carpien est médical ou chirurgical."
En relation avec le thème :
Neurodynamique et neuropathie compressive du membre supérieur : revue systématique – 24/02/18 Doi : 10.1016/j.kine.2017.12.024
En prime un petit rappel sur les tests neurodynamiques du membre supérieur avec Physiotutors.