La revue de vulgarisation scientifique Science et Vie publie dans son numéro 1171 les résultats de travaux d’un groupe de médecins qui déclarent que sur les quelques 5000 médicaments disponibles sous près de 15000 formes différentes seulement 150 à 200 seraient véritablement efficaces.
Le ton est accrocheur et verse dans le « on nous cache tout on nous dit rien ». Chaque lecteur a devant lui l’étalage des scandales sanitaires récents ou passés. Pour mémoire tous les dirigeants politiques concernés par l’affaire du sang contaminé ont réussi à éviter d’endosser une quelconque responsabilité. C’est dire si à la lecture de cet article il est convenu de déplorer le grand bazar de l’industrie pharmaceutique, les compromissions politiques et magouilles en tout genre.
Gardons la tête froide.
D’abord l’information mise en avant n’est pas nouvelle loin sans faut. La revue Prescrire en a fait son credo : repérer les bonnes molécules, débusquer les copies appelées « me too », dénoncer les conflits d’intérêts.
Les lecteurs de Prescrire sont dans le bain de toutes ces notions depuis longtemps.
Certes tout le monde ne lit pas Prescrire.
Bien sur il faut vulgariser.
L’article de Science et Vie est ponctué de manière curieuse, le lecteur attentif d’ActuKiné remarquera la présence abondante de « ! » et de « … » qui sont des signes de ponctuation résolument bannis d’un texte scientifique. Mais c’est un détail. 
Qu’en penser ?
La recherche pharmaceutique coute très cher.
Qu’à partir du moment où l’argent est aux commandes il n’est plus de question de considérer la morale ou l’éthique. L’industrie pharmaceutique est sans morale et sans éthique (relisez le roman de John Le Carré « la constance du jardinier », plus explicite que son adaptation au cinéma).
Tout cela se résume peut être à un défaut de prescription, une mauvaise connaissance des indications. 
Un grand ménage est nécessaire c’est une évidence.
Mais qui croire ?
Le ministère de la santé, la HAS, les instances du médicament toutes empêtrées dans les conflits d’intérêts ?
 
Il reste les associations citoyennes comme le Formindep et la revue Prescrire. 
Pas simple. 
 
Pendant ce temps la pseudo science, le charlatanisme médical fait son miel de ces informations et progresse un peu plus parce que sans risques, sans effets secondaires, bio, naturels, utilisés depuis des millénaires.

Article de Science et Vie