Une rééducation sur tapis roulant avec suspension partielle du poids du corps améliore-t-elle la marche des patients hémiplégiques? Commentaires
<> Commentaires Actukiné:
malgré certaines conclusions , ici, il faut rester prudent et attendre la publication finale de ce travail.
Plusieurs points sont à discuter :
– La description des interventions dans son état actuel ne permet pas de connaître les modalités des exercices pratiqués dans l’étude LEAPS. On sait juste que (ici) chaque groupe a bénéficié de 36 séances, d’une durée de 90 minutes pendant 12 à 16 semaines. Quelle était la quantité de marche effective réalisée sur tapis roulant pendant chaque séance ? À quelle vitesse ? Quel est le protocole proposé pour réduire la quantité de poids suspendu sont autant de variables inconnues
– L’utilisation du tapis roulant avec ou sans suspension pour la rééducation de la marche chez les patients hémiplégiques a déjà fait l’objet d’une Méta-Analyse Cochrane récente dont les conclusions indiquaient qu’il n’existait pas d’effets significatifs des protocoles proposés.
– La prise en compte de certains paramètres dans l’entraînement à la marche sur tapis roulant a été suggérée notamment par les récents travaux de Louise Ada ou par des recommandations cliniques (ici) comme l’intensité de la pratique.
1- Il est nécessaire de pratiquer le plus possible la tâche à améliorer
2 -À dose égale (et faible), les techniques de rééducation semblent avoir des effets similaires. Dans ce cas, des programmes à domicile, orientés vers la tâche pourraient être suffisants.
3- L’intérêt d’une technique comme le tapis roulant pourrait donc résider dans sa capacité à augmenter la dose de travail (durée ou intensité) ici.
4- Il sera intéressant de distinguer les effets obtenus pour les patients ne pouvant pas ou peu marcher, car d’autres formes d’entraînement sont difficiles à proposer. Les traitements intenses (Laver et coll., 2011) ne sont peut-être pas les plus indiqués (pas de bénéfices cliniques et effets secondaires possibles) remettant alors en cause l’usage de ces technologies coûteuses ?

En conclusion, la lecture des résultats définitifs s’impose. Il semble aller dans le sens des données déjà connues montrant que la seule utilisation du tapis roulant avec suspension n’est pas suffisante pour influencer différemment la récupération des capacités locomotrices. Qu’une rééducation réalisée avec des exercices spécifiques peut être efficace même à domicile. Enfin qu’il est nécessaire de concevoir des protocoles d’entraînement permettant d’augmenter la quantité d’exercices.

Bonus : le site LEAPS propose une description détaillée des échelles cliniques utilisées ! cliquer ici

Remerciements à Rémi Hignet et Jean-Louis Estrade pour leurs participations