Traitements de la paralysie récurrentielle unilatérale
La paralysie récurentielle est une des nombreuses causes pouvant entraîner une immobilité complète ou non d’une corde vocale.
Le nerf récurrent, mixte, est une branche du nerf vague (X) [1], et est responsable de l’adduction des cordes vocales. Une atteinte de ce nerf va donc avoir pour principales incidences une dysphagie, une dysphonie ainsi qu’une dyspnée, due à la difficulté de régulation du souffle
Le traitement en cas d’atteinte de ce nerf va donc avoir pour but de médialiser, de façon passive ou active, la corde vocale atteinte.

La rééducation kinésithérapique et orthophonique est souvent le traitement de première intention. Elle a pour objectif d’agir sur les trois déficiences résultant de la paralysie : apprentissage de la déglutition forcée, de la manœuvre de protection des voies respiratoires, éducation thérapeutique sur la conduite alimentaire, développement des compensations fonctionnelles et réduction des compensations parasites, notamment supraglottiques…
L’efficacité de la rééducation est approuvée par un consensus professionnel fort [1], mais aucune étude scientifique n’a encore démontré son efficacité [2]

La chirurgie intervient généralement en cas d’échec de la rééducation, et utilise deux procédés principaux qui ont tous deux pour but de médialiser passivement la corde vocale déficiente :
– La thyroplastie, qui consiste a insérer un implant synthétique ou un greffon sur la face latérale du larynx,
– L’injection intracordale, qui se réalise en injectant de la graisse autologue (prélevée sur l’abdomen ou la cuisse) ou de la silicone.
Le choix de la technique chirurgicale dépend de nombreux facteurs (possibilité de récupération, tolérance à l’anesthésie générale, expérience du service, choix du patient…).
L’efficacité de ces deux techniques chirurgicales sur la dysphagie, la dysphonie et la dyspnée ont été validées par de nombreuses études [2-6]. Une disparition complète de certains troubles sont parfois notés, les complications sont rares, les résultats à long termes sont convaincants, surtout avec la thyroplastie.

[1] Paralysies récurentielles de l’adulte, recommandations pour la pratique clinique. ANAES, octobre 2002.
[2] Laccourreye O, Papon JF, Ménard M, Crevier-buchman L, Brasnu D, Hans S. Traitement de la paralysie récurrentielle unilatérale par thyroplastie avec implant de Montgomery. Ann Chir 2001 ;126 :768-71
[3] McLean MA, Montgomery WW, Hillman RE, Varvares M, Bunting G, Doyle P, Eng J. Montgomery thyroplasty implant for vocal fold immobility: phonatory outcomes. Ann Otol Rhinol Laryngol. 2000, 109(4):393-400
[4] Michel F, Hans S, Crevier-Buchman L, Brasnu D, Menard M, Laccourreye O. Montgomery thyroplasty implant under local anesthesia for unilateral laryngeal paralysis. Ann Otolaryngol Chir Cervicofac. 2003 Nov;120(5):259-67
[5] Netterville JL, Stone RE, Luken ES, Civantos FJ, Ossoff RH. Silastic medialization and arytenoid adduction: the Vanderbilt experience. A review of 116 phonosurgical procedures. Ann Otol Rhinol Laryngol. 1993, 102(6):413-24
[6] Laccourreye O, Paczona R, Ageel M, Hans S,Brasnu D, Crevier-Buchman L. Intracordal autologous fat injection for aspiration after recurrent laryngeal nerve paralysis. Eur Arch Otorhinolaryngol 1999 ; 256 :458–61

Article soumis et accepté le 11/11/2010