Cette étude vise à mesurer l’impact des techniques de thérapie manuelle articulaire sur une population de patients présentants des entorses de cheville récurrentes.
La population initiale était de 52, après l’écrémage des critères d’inclusion et d’exclusion, 33 patients furent répartis de la sorte: 15 dans le groupe expérimental et 18 dans le groupe témoin.

La prise en charge classique comprenait un renforcement des fibulaires ( 3 séries de 12 à 15 répétitions par bande élastique) ainsi que travail proprioceptif sur wobble board (ce bon vieux plateau instable avec hémi-sphère) à raison de 10 minutes (avec aide à l’équilibre si besoin).
Ce traitement a été recommandé chaque jour durant les cinq semaines de l’étude, soit 35 séances.

La population expérimentale a donc bénéficié en plus de ce traitement, de techniques articulaires par l’intervention de chiropracteurs. Ces derniers ont utilisé, en fonction du bilan articulaire, et à raison de six interventions, les techniques suivantes:
décopatation talaire simple associée avec une composante d’avancée ou de recul, recul du talus/calcanéus, éversion du calcanéus, joint talo naviculaire, calcanéo cuboïdien, des mobilisations allant de l’avant pied à l’arrière pied, des techniques en « snap » du cuboïde…
Bref, ces derniers ont travaillé le complexe pied/cheville du sol au plafond!

Le critère de jugement principal était la douleur mesurée par EVA, ainsi que le score FADI
le critère de jugement secondaire était la quantité de mouvement analytique des joints articulaires mesurée par les thérapeutes experts.

Conclusion :
Alors, révolutionnaire? pas vraiment ; bien que les auteurs évoquent une diminution significative de la douleur (p=0,006) et de la mobilité des articulations (p< 0,0001) on ne retrouve pas de différence sur le score FADI (p=0,26). Cette différence peut être effectivement due à l’utilisation des techniques articulaires mais peut également s’expliquer par un effet contextuel (placebo + hawthorne) le groupe témoin n’ayant pas eu d’intervention passive. Nous ressortons un poil déçus de cette étude ou l’incorporation d’un traitement témoin type mobilisation globale ou mieux, réharmonisation des membranes conjonctives, aurait permis de mieux mesurer l’impact des techniques articulaires.

Article: http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25457977