Rapport entre l’artère vertébrale et les corps vertébraux :
Par leur battement et leur proximité, les artères tortueuses sont susceptibles d’éroder le corps vertébral et les pédicules de telle sorte que le foramen transverse puisse se situer à moins de 1,5 mm des uncovertébrales. En C1-C2, plus de 20% d’entre elles peuvent avoir des trajets inhabituels, amincissant le pédicule de C2 et sa masse latérale [1].
Procédure du test :
Le patient est en décubitus, on amène passivement la tête en extension et inflexion latérale. Le cou est tourné du même côté et maintenu dans cette position une trentaine de secondes. Les symptômes pouvant être déclenchés, liés à une atteinte homolatérale, sont à type d’étourdissement, de nystagmus. Il faut rechercher des nausées, vertiges, malaise, scotomes, pouvant être liés à une réduction du débit artériel vertébral.
Pour d’autres auteurs 2, il s’agit d’un ralentissement très important du flux artériel dans l’artère vertébrale controlatérale à la rotation, l’extension seule ne semblant pas produire d’occlusion. Cette baisse de débit varie selon les auteurs entre 25 et 90%.
Une autre étude cadavérique mentionne que les mouvements de rotation controlatérale et/ou d’inclinaison homolatérale entraînent le plus grand déplacement du vaisseau 3.
Or, la combinaison de ces deux mouvements est de règle lors de la manipulation vertébrale.
De fait, Il existe de fréquentes variations des processus transverses de C1 comme du passage de l’artère vertébrale, entre les sujets mais aussi entre la gauche et la droite d’un même sujet. Ceci peut expliquer les variations du test 4.
Fiabilité :
Peu fiable, dangereux, non prédictif. A abandonner.
La survenue de douleurs cervicales lors de position longtemps maintenues (moins de 9 minutes) est commune chez des sujets sains, en rotation active ou passive ; elle ne doit donc pas être assimilée à un test positif 5. Il est d’autre part tout à fait possible de provoquer des douleurs cervicales à la palpation chez des sujets non consultants…6
Il existe une absence de valeur des différents tests de posture pré-manipulatifs dans la prévention des accidents 7.
Seulement 5% des cervicalgiques montrent une dopplerographie de l’artère vertébrale avec interruption du flux lors d’une rotation controlatérale. Le test lui-même n’est pas sans danger, le maintien prolongé de la tête en position pouvant être responsable du trouble… 8
Références bibliographiques :
1 Chan W. Peng, Benedict T. Chou, John A. Bendo, Jeffrey M. Spivak. Vertebral artery injury in cervical spine surgery: anatomical considerations, management, and preventive measures. The Spine Journal Volume 9, Issue 1, January 2009, Pages 70-76
2 Viel E. Clarijs J. Biomécanique du rachis cervical et implications en rééducation. Annales de Kinésithérapie tome 11 n°3 p 57-67. 1984
3 Le Roux P. Le Nechet A. Etude dynamique de l’artère vertébrale lors de la mobilisation du rachis cervical. Annales de Kinésithérapie tome 21 n°7, p 359-364. 1994.
4 P. Van Roy, D. Caboor, S. Left-right asymmetries and other common anatomical variants of the first cervical vertebra. Manual Therapy. p 24-36, Volume 2, Number 1, 1997
5 Dalenbring S., Schüldt K. Location and intensity of focal and reffered pain provoked by maintained extreme rotation position of cervical spine in healthy females. Eur J phys med rehab. 1999 ; 8 n°6 p 170-177
6 Poisnel J-L. David J-P. déclenchement de sensations douloureuses par la palpation du cou chez le sujet non-consultant. Annales de Kinésithérapie 8, 45-51. 1981
7 Vautravers P. Maigne J-Y. Manipulations cervicales et principe de précaution. Revue du rhumatisme p 349-54. 67. 2000
8 Di Fabio RP. Manipulation of the cervical spine: risks and benefits. Phys Ther. 1999;79:50-65.