Renforcer le deltoïde dans les ruptures de coiffe

Quelle idée saugrenue diront certains !

C’est pourtant ce qui a été appliqué sur 17 patients (11 f, 6 h) de 80 ans d’âge moyen (70-96 ans) présentant une rupture de coiffe des rotateurs massive irréparable, confirmée cliniquement et radiologiquement, un score de Constant moyen de 26 [8-41] et une élévation antérieure active inférieure à 60° [30° – 60°].

Seul le résumé de cet article du Journal of Shoulder and Elbow Surgery est disponible, mais les auteurs incluent dans leur publication 3 pages issues de leur site internet (www.readingshoulderunit.com)  décrivant le protocole de rééducation du deltoïde antérieur. Ce document a été remis aux patients afin qu’ils puissent  s’y référer entre les visites chez le thérapeute. Les exercices ont été poursuivis pendant au moins 12 semaines. Après l’évaluation initiale, les patients ont été évalués à 6 semaines, 12 semaines, 6 mois et 9 mois.

A 9 mois, toutes les composantes du score de Constant  ont été améliorées (63 [43-77]) exceptée la force. L’élévation antérieure active moyenne était passée de 40° à 160° [150°-180°]. Trois patients n’ont pas été améliorés après le protocole de rééducation. L’un a dû “bénéficer” d’une prothèse inversée avec un bon résultat fonctionnel, et un autre a obtenu une amélioration des douleurs après un débridement sous-acromial arthroscopique. A la dernière évaluation, ces 3 patients non-améliorés prenaient des doses maximum d’antalgiques, et 3 autres prenaient des antalgiques simples occasionnellement pour d’autres articulations. Le reste des patients a récupéré une bonne amplitude articulaire sans traitement antalgique supplémentaire.

Neuf références dont trois françaises : O. Gagey (2000) sur la mécanique du deltoïde, D. Goutallier (1989) sur l’évaluation de la trophicité des muscles de la coiffe dont les tendons sont rompus, et D. Patte (1990) sur la classification des lésions de la coiffe des rotateurs.

Bon…  deltoïde, rupture de coiffe, les auteurs sont  médecins en majorité, et ils préconnisent l’autorééducation en soulignant que le recours à un kinésithérapeute est “utile mais non essentiel”… Y en a qui vont encore râler… Tant pis !!!…