Il y a quelques années un article paru dans la presse professionnelle et intitulé « Tous les masseurs-kinésithérapeutes devraient pouvoir identifier et traiter un vertige positionnel paroxystique bénin » avait semé l’émoi chez les kinésithérapeutes spécialisés dans le traitement rééducatif des affections de l’oreille interne. Dans cette article, le diagnostic y était décrit comme « facile » et le traitement encore plus, ceci sans outils particuliers.

Pour beaucoup habitués aux pièges diagnostics qu’offrent tumeurs, syndromes pressionnels, anomalies vasculaires du territoire vertébro-basilaire le titre et le contenu de l’article a été jugé dramatique d’irresponsabilité. Mais comment répondre à l’auteur, alors que les spécialités en kinésithérapie n’existent pas et que n’importe quel praticien peut s’estimer compétent à la seule lecture de quelques lignes de texte.

Ayant encore été confronté récemment à ce même sujet, je tenais à rappeler que la prise en charge des VPPB (vertige positionnel paroxystique bénin) fait maintenant partie d’un référentiel coordonné par le Dr Didier Bouccara ORL et édité par la SFORL.

Voici une partie du texte :

L’examen clinique va établir la normalité des tests otologiques et neurologiques et va mettre en évidence par la Vidéonystagmoscopie (VNS), un nystagmus de position. Ce nystagmus permettra d’identifier le canal impliqué et habituellement le côté, en cause.
Depuis janvier 2012, ce référentiel implique la possession d’une vidéonystagmoscopie pour toute prise en charge de vertige de position. L’absence de cet outil INDISPENSABLE dans le diagnostic kinésithérapique vestibulaire est condamnable. Mais encore plus l’absence de formation encadrée par ORL ou des kinésithérapeutes rompus à l’observation des nystagmus, à l’identification des diagnostics différentiels et à leurs enseignements.

Eric BLIN
Kinésithérapeute
Vice-président de la SFKV