Remettons le contexte de la revue de littérature que nous propose S. McKelvie, de l’université de Oxford.
Tous ceux qui suivent les personnes âgées sont toujours très inquiets d’une hospitalisation d’urgence. "Dans quel état vont il revenir ?".

L’hospitalisation d’urgence ou non est un facteur de risque de déclin fonctionnel et d’incapacité, et peut être un processus de «déconditionnement» conduisant à une perte d’autonomie. Le déclin fonctionnel au cours d’une hospitalisation aiguë est de nature multifactorielle; les facteurs contributifs comprennent le manque d’activité et l’immobilité, les effets de la maladie aiguë dans le contexte des maladies chroniques et la vulnérabilité des patients plus âgés à la polypharmacie et aux carences nutritionnelles.
Les interventions actuelles de réadaptation à l’hôpital visent à rétablir la capacité fonctionnelle à un niveau où les patients peuvent quitter l’hôpital en toute sécurité, mais fixer cette cible pour la réadaptation peut ne pas être efficace pour restaurer l’autonomie personnelle. Vivre chez soi révèle d’autres règles, contraintes, habitudes que l’hopital ne voit pas.
Les auteurs s’intéressent donc à comparer les deux phases de la rééducation, phase hospitalière et phase post-hospitalisation.

La conclusion montre que l’inclusion de programme rééducatif pendant la phase hospitalière a peu (vue le graphique de la méta-analyse on pourrait même dire pas) d’effet sur les capacités fonctionnelles lors du retour à domicile (SMD −0.04 (−0.31, 0.22)). Par contre l’intervention associant hospitalière et post-hospitalière tend à montrer des effets positifs (SMD 0.56 (−0.02, 1.13)). Le critère de jugement utilisé ici la SF12, version allégée donc de la SF36.
Il existe donc une preuve modérée que les programmes de rééducation post hospitalisation améliore les capacités fonctionnelles des personnes âgées et leur qualité de vie, ce qui va dans le sens d’une diminution du taux d’hospitalisation.

Ce qui constitue la limitation de cette revue concerne les interventions. Elles varient grandement dans la fréquence des séances. Dans les programmes les plus intenses, les patients faisaient de l’exercice deux fois par jour, le reste entre deux et cinq fois par semaine. Ces séances ont duré entre 20 et 60 minutes. Seulement deux études ont rapporté le nombre total de séances complétées par les participants et ces programmes ont duré 12 semaines après la sortie. Une étude a duré quatre semaines après la sortie. Les quatre autres n’ont pas signalé la durée du programme. Il est donc impossible, et ceci est fort dommage, de pouvoir donner une recommandation pour le dosage et de mettre en évidence l’approche la plus efficiente.

Il persiste une question sur la volonté politique. Comment prôner d’un coté la recherche d’une diminution du taux d’hospitalisation et de l’autre coté octroyer un généreux 2,5 euros de frais de déplacement pour tout kine qui se déplace à domicile afin d’ y mettre un programme de réhabilitation digne de ce nom ? Comment demander à des personnes de consacrer une heure de leur temps à 17,2 euros pour piloter ce programme (dans le meilleur des cas), c’est à dire environ 8 euros net (le smic net est à 7,52) .
On ne peut pas gagner sur tous les tableaux.

L’article est ici :
Improving the rehabilitation of older people after emergency hospital admission