Résumé
Les auteurs ont démontré dans une étude précédente la faisabilité, l’absence d’effets indésirables et la persistance d’effets bénéfiques à moyen terme d’un traitement de massage dans la prise en charge de l’arthrose du genou.
Cette seconde étude a été réalisée pour vérifier si une relation existait entre la quantité de massage (temps) et l’effet du traitement par massage appliqué pendant 8 semaines, mesuré par le score de WOMAC. 125 patients ont été répartis de façon aléatoire entre des groupes qui recevaient différentes quantités de massage (30 ou 60 minutes de massage, une fois ou deux fois/semaine) ou un traitement conventionnel sans massage. Les patients étaient répartis dans 2 centres hospitaliers. La technique de massage était standardisée et utilisait des manœuvres du massage suédois. Les résultats montrent une amélioration significative du score global de WOMAC ( 24.0 points, IC 95 % entre 15.3 –32.7) pour des patients qui recevaient 60 minutes de massage/semaine par rapport à des soins habituels. Les auteurs rapportent une relation dose/effet en fonction du temps de massage : des effets plus importants étaient observés chez les patients qui avaient plus de temps de massage.
Commentaires Actukiné
Il s’agit d’une étude bien conduite dans son ensemble sur le plan méthodologique dont le critère principal de jugement est une échelle centrée sur le patient et reconnue pour l’évaluation des traitements dans l’arthrose, mais dont l’effet a pu être surestimé du fait que les patients n’étaient pas en aveugle du traitement reçu. À noter que 10 patients ont été retirés de l’étude sans qu’il soit précisé si les résultats ont été analysés en intention de traiter. Le nombre de patients/ groupe est faible. La puissance de l’étude demeure insuffisante. L’applicabilité des résultats de ce travail reste limitée aux techniques de massage de type suédois. Si les composantes du traitement de massage ont été décrites, aucune information n’est donnée concernant « le traitement usuel ». Les auteurs indiquent que tous les praticiens qui ont réalisé les techniques de massage possédaient un diplôme de massage "licence of massage therapy". Il est toutefois difficile de savoir si l’expertise du thérapeute a eu impact sur les effets de la technique. Enfin, le stade d’arthrose des patients est inconnu. On ne sait pas si l’existence d’un état inflammatoire constitue une contre-indication à ce traitement.
En conclusion. Ce travail est une des premières études qui s’intéresse à montrer des effets en fonction de la dose, qui est un des éléments nécessaires pour démontrer l’efficacité d’interventions comme celles que nous pratiquons. Les résultats soulèvent également des questions concernant l’intérêt de l’usage de techniques manuelles comme le massage et des modalités d’organisation pour permettre de délivrer 60 minutes de massage par semaine à un patient.
Références: Perlman AI , Ali A , Njike VY , Hom D , Davidi A , et al. 2012 Massage Therapy for Osteoarthritis of the Knee: A Randomized Dose-Finding Trial. PLoS ONE 7(2): e30248. doi:10.1371/journal.pone.0030248. En téléchargement libre, ici