Voici une vidéo intéressante montrant les échanges entre un patient traité par un chiropraticien et un physiothérapeute. L’échange explique comment les représentations du patient ont été enracinées par rapport à son problème de dos. Il croit que son bassin est déplacé et que seul le chiro a réussi à lui remettre en place et que cela nécessite des visites régulières, etc. Que son problème est récurrent, car il est le pire patient que le chiro est eu à traiter, etc.

Il serait peut être utile de faire comprendre aux patients la réalité concernant les manipulations et leurs prétendus effets…Notamment concernant "la correction de position" qui est exceptionnelle.
– Les manipulations font baisser les tensions musculaires et donnent une sensation de relâchement à court terme. Cet effet est le plus important lors de la la première manipulation et est moindre les fois suffisantes.
– Le bruit parfois entendu n’a rien à voir avec un repositionnement articulaire, c’est le bruit de cavitation (effet lié à la pression/depression présente dans l’articulation).
– la localisation d’un étage à manipuler est très controversée. Le bruit produit pour une même manipulation peut provenir de vertèbres différentes lorsque l’on étudie cela chez différents patients. La localisation de l’étage et tout l’habillage donné pour expliquer la technique est actuellement sur la sellette scientifiquement.
– la manipulation utilisée dans les pays où la kinésithérapie/physiothérapie est développée n’est pratiquée qu’une fois sur le patient et dans de rares cas. C’est juste pour permettre de redonner du mouvement. Le fait de répéter des manipulations sur les mêmes régions et le même patient est une pratique déviante qui manipule "le portefeuille du patient" comme dit dans cette vidéo.

Au-delà de cela, c’est le raisonnement clinique qui est le coeur du débat. Sur quoi s’appuie les prises de décisions du professionnel de santé ou du thérapeute manuel? Sur quelles hypothèses ? Quel professionnel de santé voulons-nous? Ou voulez-vous être?

Les croyances qui sont exposées dans cette vidéo sont une réalité quotidienne et qui va s’étendre avec l’appui du Ministère de la Santé qui va offrir en France plus de formation en ostéopathie que le reste du monde.

Regardons le modèle australien :
– la branche académique des kinésithérapeutes/physiothérapeutes publient dans le JAMA, The Lancet ou BMJ, etc.
– la branche clinique possède une spécialisation de thérapie manuelle (une petite centaine de physios reconnus spécialistes sur 18000 physios australiens)
– un système d’accréditation universitaire des facultés de physiothérapie
– une seule école (non universitaire) d’ostéopathie pour tout le pays.

En France, nous possédons le plus d’écoles d’ostéopathie que le reste du monde. Le Ministère de la Santé en pensant réduire les coûts de santé, n’offre aucune faculté universitaire aux kinésithérapeutes et aucun parcours académique. Alors que les publications montrent que plus la qualification des professionnels de santé augmente, plus la qualité augmente.
Nous devrions pouvoir travailler en collaboration avec les ostéopathes et les chiropraticiens mais la pseudo-science et les croyances sont des éléments qui auront un impact négatif en terme de santé publique. Citons par exemple, le fait que certaines maternités françaises adressent systématiquement tous les bébés chez des ostéopathes pour réharmoniser le crâne du bébé.
La France est actuellement le seul pays au monde à avoir des problèmes de positionnement des os de son crâne. Ceci explique cela.