a) Évaluer la force du supra-épineux en utilisant le test de Jobe (Jobe et Jobe, 1983) , avec élévation résistée coude en extension, épaule en rotation médiale, et positionné dans le plan scapulaire (environ 30-45 ° en avant du plan frontal). Le testing est ininterprétable si c’est la douleur qui empêche le patient de résister. Il faut donc prévenir le patient que le test est douloureux mais qu’il doit résister le plus possible. Si lors de la réalisation de ce test, la tête se subluxe en haut et en avant, il faut suspecter une rupture associée du supra-épineux et du subscapulaire.
b) Évaluer la force de l’infra-épineux et du petit rond par le test de Patte (Patte, 1988) en effectuant une rotation latérale résistée en abduction à 90°, coude fléchi, en rotation latérale d’épaule.
c) Evaluer la force du sub-scapulaire avec le "lift-off test" de Gerber. Ce test s’effectue en plaçant l’épaule en rotation médiale avec le dos de la main du patient en regard des lombaires. le patient essaye de décoller la main du dos contre la résistance de l’examinateur.
d) Évaluer la force de la longue portion du biceps par le Palm-up-test (élévation antérieure résistée, coude tendu, paume de la main vers le haut).
Au début, ces tests peuvent seulement provoquer douleur, mais dans les cas avancés, on peut noter la faiblesse de certains muscles le plus souvent le supra-épineux.
2) Test des conflits
a) Signe et test d’impingement de Neer et Welsh (Post, 1987) : l’examinateur bloque la scapula pour éviter sa rotation pendant qu’il élève vers l’avant avec force le bras porté en rotation interne maximale ce qui réveille la douleur. Anatomiquement, le tubercule majeur coince la coiffe sous le bord latéral de l’acromion et sous son bord médial lors de cette manœuvre, mais également contre le bord supérieur de la glène. D’autres travaux confirment que la coiffe est surtout comprimée au bord antérieur de l’acromion, comme l’avait suggéré Neer. La sensibilité de ce test est très bonne : 88,7 %.
b) Test de Hawkins (Hawkins and Kennedy, 1980) : bras en élévation antérieure à 90°, coude fléchi. La mise en rotation interne réveille une douleur en cas de conflit antéro-supérieur ou antéro-interne. Les études anatomiques montrent que la coiffe est comprimée sous le ligament acromio-coracoïdien lors de cette manœuvre, mais également au bord antéro-supérieur de la glène dans son versant endo-articulaire.Ce test semble être le plus sensible des tests d’évaluation des conflits. Calis retrouve une sensibilité de 92,1 %.
c) Test de Yocum (Yocum, 1983) : la main posée sur l’épaule saine. L’examinateur demande au sujet de soulever le coude fléchi et provoque la douleur par conflit d’abord entre le tubercule majeur et ligament acromio-coracoïdien, puis avec l’articulation acromio-claviculaire en résistant à l’élévation du coude. Ce test est très sensible (82 %).
d) Test de Yergason (Magee, 1987 – Post, 1987): coude fléchi à 90°, et stabilisé contre le thorax, l’avant bras en pronation. Le patient réalise une supination contre résistance. La douleur signerait une tendinopathie du long biceps. Ce test a une très bonne spécificité (86,1 %).
Bibliographie :
Valadie ALr, Jobe CM, Pink MM, Ekman EF and Jobe FW. Anatomy of provocative tests for impingement syndrome of the shoulder. J Shoulder Elbow Surg 2000; 9: 36-46.
Calis M et al. Diagnostic values of clinical diagnostic tests in subacromial impingement syndrome. Ann Rheum Dis 2000; 59: 44-47.
Article soumis le 06/07/2010 et accepté le 12/7/2010