La Fin du Monde et autres fariboles (6). L
La pratique basée sur des preuves représente un carcan pour certain, une contrainte pour d’autres. Tout se passe comme si la vérité devait émerger de chacun de nous selon notre  propre schéma de références : les représentations personnelles passent avant la vérité déterminée par la science. On soigne comme on aimerait être soigné avec des méthodes confortables intellectuellement, rassurantes.
Il est curieux de constater qu’un faisceau de preuve vaut moins qu’une certitude basée sur une opinion. L’opinion ce degré zéro de la pensée, ennemie de la science, favorite de la politique.
 
Les difficultés à prouver le bénéfice d’un soin laisse le champ libre aux soins non prouvés : il faut d’une manière ou d’une autre trouver une solution et chacun se tourne vers ce qu’on lui propose. La pression de la demande est forte, l’attente n’est pas supportée.
 
Se greffe par dessus une défiance sous jacente envers la science doublé d’une attirance pour tout ce qui est loin : loin de l’époque (traitement ancestraux), loin géographiquement (Japon…), culturellement (indouisme). Plus le traitement est loin de nous plus il nous attire : le vieux remède du fond des ages au fin fond du Népal aura un succès fou (et sera hors de prix).
C’est dans cette ambiance que prospère la pseudo science et celle qui nous intéresse la pseudo médecine.
Mais au juste, pensez vous qu’il existe une pseudo kinésithérapie ?