David Butler vole à notre secours … ou plutôt compatit en 7 remarques :
1. Il faut se souvenir que les obstacles à un changement conceptuel peuvent provenir du patient (ex : les croyances existantes), mais aussi de l’éducation délivrée (ex : les connaissances du soignant) et du contexte social (ex : qui paye) : arrêtons donc de bouder, tout n’est pas toujours de notre faute !
2. Il faut du temps pour changer d’opinion et le matériel fournit au patient pour appuyer notre argumentaire est important : bref, soyons patient (enfin pas trop car il ne faudrait pas inverser les rôles).
3. L’éducation est toujours basée sur la communication (des échanges bidirectionnels) : le praticien n’est pas là pour déblatérer sa science devant un sujet soumis ; il doit être capable de questionner le patient et d’analyser (il faut donc écouter !) les difficultés rencontrées.
4. Il faut répéter, il faut répéter, il faut répéter… bref répéter !
5. Il est souhaitable d’obtenir le soutien d’autres personnes (professionnels de santé) susceptibles de fournir au patient des explications/conseils similaires. Une dissonance renverra vite notre patient dans le merveilleux monde biomédical.
6. Il convient de soigner son argumentation, d’utiliser les bonnes anecdotes, métaphores, etc. : le « poids des mots, le choc des photos » (comme dirait à nouveau notre président).
7. Enfin, détendons-nous : personne ne nous jettera en prison pour avoir utilisé avec certains récalcitrants les bons vieux concepts de déplacement articulaire, d’élongation musculaire, etc. Il faut savoir s’adapter au patient et battre en retraite pour mieux gagner la guerre !
Souvenons-nous enfin qu’une re-conceptualisation implique parfois un (gros) conflit … dont la résolution nécessite alors bien du tact…
Aller soldats, retournons au combat !