Dans un essai de bonne qualité méthodologique (calcul de puissance préalable, dissimulation des répartitions, analyse en intention de traiter, évaluateur aveuglé, etc.), les auteurs ont cherché à ajouter 3 séances de dry-needling (DN) à la prise en charge de douleurs fémoro-patellaires (DFP) par thérapie manuelle (TM) et exercices (EXO). 60 sujets porteurs de DFP ont été randomisés en un groupe TM+EXO (n=30) et un groupe TM+EXO+DN (n=30). Chaque groupe réalisait 3 séances de prise en charge réparties sur 3 semaines. Le DN concernait des triggers actifs des vastes (médial et latéral) qui reproduisaient les symptômes des patients ; il était réalisé par un professionnel ayant dix ans d’expérience en DN.

Le critère de jugement principal était la sous-échelle de la douleur du KOOS (Knee injury and Osteoarthritis Outcome Score). Les critères de jugement secondaires étaient : les autres sous-échelles du KOOS, le Knee Society Score, le IKDC (International Knee Documentation Committee Subjective Knee Evaluation Form) et une auto-évaluation de la douleur (NRS). Les patients étaient évalués avant traitement, 15 jours après la fin du traitement et en suivi à 3 mois.

Le dry-needling a une fois de plus montré son efficacité : aucune différence significative entre les deux groupes pour l’ensemble des critères de jugement (sauf pour la partie du KOOS sur la fonction en activité sportive/récréative). Par conséquent, les auteurs concluent que l’ajout de séances de DN à la prise en charge de douleurs fémoro-patellaires n’améliorent pas la douleur ni l’incapacité à 3 mois.

Remarque : l’avis du CNOMK sur le dry needling du 14 juin est consultable ici
Il est stipulé que « Seul le kinésithérapeute ayant validé un cursus de formation complémentaire à celui de sa formation initiale peut réaliser la « puncture kinésithérapique par aiguille sèche » (…) Le contenu du cursus de formation nécessaire à la mise en œuvre de cette technique est déterminé par le collège de la masso-kinésithérapie. » On y apprend que le CNOMK propose un programme de référence articulé en 14h de formation en trigger manuel (on ne comprend pas vraiment si c’est obligatoire) puis en 50h de formation en DN avec 20 cas cliniques à présenter (il est stipulé « peu détaillé ») accompagné d’un examen de compétence par un organisme indépendant. Bref, il faut bien tout cela pour maitriser une technique dont on ne sait toujours pas avec certitude si elle est efficace…

Références

(1) Pérez-Palomares S, Oliván-Blázquez B, Pérez-Palomares A, Gaspar-Calvo E, Pérez-Benito M, López-Lapeña E, de la Torre-Beldarraín ML, Magallón-Botaya R. Contribution of Dry Needling to Individualized Physical Therapy Treatment of Shoulder Pain: A Randomized Clinical Trial. J Orthop Sports Phys Ther. 2017 Jan;47(1):11-20. doi: 10.2519/jospt.2017.6698. Epub 2016 Dec 10.

(2) Sterling M, Vicenzino B, Souvlis T, Connelly LB. Dry-needling and exercise for chronic whiplash-associated disorders: a randomized single-blind placebo-controlled trial. Pain. 2015 Apr;156(4):635-43. doi: 10.1097/01.j.pain.0000460359.40116.c1.

(3) Espí-López GV, Serra-Añó P, Vicent-Ferrando J, Sánchez-Moreno-Giner M, Arias-Buría JL, Cleland J, Fernández-de-Las-Peñas C. Effectiveness of Inclusion of Dry Needling in a Multimodal Therapy Program for Patellofemoral Pain: A Randomized Parallel-Group Trial. J Orthop Sports Phys Ther. 2017 Jun;47(6):392-401. doi: 10.2519/jospt.2017.7389. Epub 2017 May 13.