40 sujets sains ont participé à cette étude. Ils ont été divisés en deux groupes recevant 15 minutes d’éducation : groupe « éducation-intervention » (n = 20) versus groupe « éducation-contrôle » (n = 20).

Après la randomisation, on évaluait les croyances et les connaissances des sujets à propos de l’exercice et de la douleur par des questionnaires (SF-36 General Health Short-Form Survey, short-form of the International Physical Activity Questionnaire, Tampa Scale for Kinesiophobia et Pain Catastrophizing Scale).

L’éducation était donnée par le même thérapeute. La différence entre les deux groupes résidait dans le fait que dans le groupe « éducation-intervention », 5 minutes étaient consacrées au fait que l’exercice pouvait induire une hypoalgésie (explications sur le type d’exercices, le temps d’effet et les mécanismes possiblement en jeu) alors que dans le groupe contrôle, ces 5 minutes étaient consacrées à l’évaluation de la douleur (différence entre intensité et caractère déplaisant de la douleur) et au fait qu’elle était perçue différemment chez les athlètes.

Après cette phase éducative, un questionnaire spécialement conçu pour l’occasion était administré aux participants pour évaluer leurs connaissances et leurs croyances à propos de l’exercice physique et de la douleur. Ensuite, on mesurait les PPTs (seuils de pression à la douleur) chez les sujets avant et après 20 min de cycloergomètre.

Le questionnaire spécial a montré des différences entre les deux groupes dans leurs réponses à deux questions, indiquant que le groupe « éducation-intervention » croyait plus fortement que la douleur pouvait baisser suite à une seule séance d’exercice physique (EP) et que les informations qu’ils avaient reçues avaient plus fortement changé ce qu’ils pensaient savoir à propos de la douleur et de l’EP. Après l’EP, les PPTs ont augmentés dans les deux groupes mais le score médian était significativement plus élevé dans le groupe « éducation-intervention » (intervention = .78 kg/cm2,control = .24 kg/cm2, P = .002, effect size [r] of difference = .49).

Si les résultats sont très timides (moyennes sur les PPTs non significatives, corrélation entre PPTs et scores au questionnaire spécial non significative), l’étude ouvre le champ à des essais contrôlés randomisés plus ciblés sur ce qu’il faut aborder préférentiellement dans l’éducation du patient. En attendant et à défaut d’être générateur d’un effet hypoalgésique transcendant, il ne coute rien d’orienter son discours (5 minutes !?!) sur les effets hypoalgésiques que peuvent procurer l’exercice physique avant de les réaliser.

Références

Jones, M. D., Valenzuela, T., Booth, J., Taylor, J. L., & Barry, B. K. (2017). Explicit Education About Exercise-Induced Hypoalgesia Influences Pain Responses to Acute Exercise in Healthy Adults: A Randomized Controlled Trial. The Journal of Pain, 18(11), 1409-1416.