39 bambins ayant l’air sains et âgés entre 8 et 12 ans ont participé à cette étude en compagnie de leurs 2 parents.

Pour induire une douleur à ces adorables petites choses toutes mignonnes, les auteurs machiavéliques ont utilisé le CPT (Cold Pressor Test/Task) qui est un test d’immersion de la main dans une eau froide (environ 10°C). Ces chères têtes blondes devaient réaliser une fois le CPT avec leur mère et une fois avec leur père dans un ordre contrebalancé et en changeant de main. Les papounets et les mamans-chouettes étaient assis à regarder leurs petits amours souffrir. Tout ce petit monde gagnait de l’argent en participant : 20 dollars pour les parents et 10 dollars pour les petiots (par contre, papa et maman n’ont rien signé concernant le dépôt de cet argent sur un compte suisse jusqu’à leur majorité).

Les instruments de mesures choisis étaient : le Faces Pain Scale–Revised (FPS-R) pour mesurer l’intensité de la douleur, le Facial Affective Scale (FAS) pour l’affect de leur douleur, le temps d’immersion pour mesurer la tolérance à la douleur, le Parental Verbal Behavior Coding et le Parental Non Verbal Behavior Coding pour évaluer les comportements verbaux et non verbaux des parents.

Que dire, à part s’interroger sur la motivation de ces chers parents à voir souffrir leurs enfants pour quelques dollars..

Sinon, côté résultats :
– Les supers papas se comportent comme les supers mamans, notamment en : ayant la bougeotte, en adoptant des comportements non verbaux tournés vers la procédure (par exemple, en examinant le dispositif du CPT) et en se rapprochant de leur enfant adoré.
– Un comportement non verbal prononcé des mamans dans le sens du réconfort maternel et de la réassurance était associé à une intensité douloureuse plus grande rapportée par l’enfant. Un comportement non verbal des mamans tourné vers la procédure était associé à un temps d’immersion plus court.
– Ces résultats n’étaient pas retrouvés pour les mégas papas alors que la fréquence de ces types de comportements non verbaux étaient les mêmes entre père et mère : il est possible d’expliquer ce résultat en suggérant que les enfants trouvent les informations sur le contexte douloureux données par la mère plus pertinentes que celles du père… snifff (hashtag//j’aimemonpapaforever)

Moralité :
Pour les papas : continuez comme ça, vous êtes au top et vos marmots se foutent de vos réactions car ils n’évaluent pas le danger contextuel grâce à vous.
Pour les mamans, profitez d’une bonne piqure pour jeter un œil à vos mails en niant l’existence de votre enfant (que vous ne souhaitiez d’ailleurs peut-être même pas).
Sinon, plus sérieusement et pour éviter toute tentative de déstabilisation des groupes de mamans/papas en colère envers ma personne, pensez à vous imprégner de cette petite vidéo conseillée par les auteurs de l’article : elle devrait rassurer bon nombre de parents en stress et qui ne toucheront même pas un copeck pour les vaccins des petiots !

Références

Schinkel MG, Chambers CT, Caes L, Moon EC. A Comparison of Maternal versus Paternal Nonverbal Behavior During Child Pain. Pain Pract. 2017 Jan;17(1):41-51. doi: 10.1111/papr.12415. Epub 2016 Feb 20.