Bien que des progrès aient été réalisés dans la définition des classes de neurones sous-jacents à la sensation de température et au toucher, on en sait moins sur les neurones spécifiques de la douleur mécanique.
Cette étude utilise l’imagerie fonctionnelle in vivo pour identifier une classe de neurones sensoriels cutanés activés sélectivement par une stimulation mécanique à haut seuil (SMHS).
Leur excitation optogénétique évoque des comportements rapides de protection et d’évitement. Contrairement aux autres nocicepteurs, ces SMHS sont des fibres Aδ à conduction rapide avec des terminaisons circonférentielles hautement spécialisées qui enveloppent la base des follicules pileux individuels. Les Aδ-SMHS innervent des champs uniques mais qui se chevauchent et peuvent être activés par des stimuli aussi précis que la traction d’un seul cheveu. Ensemble, les caractéristiques distinctives de cette classe de Aδ-SMHS apparaissent optimisées pour une localisation précise et rapide de la douleur mécanique.
Des études futures pourraient tirer parti de l’approche chimico-génétique développée dans cette étude pour identifier la connectivité Aδ-SMHS dans la moelle épinière et les circuits neuronaux activés par des stimuli mécaniques nocifs dans le cerveau.
Le fait de déchiffrer les propriétés de réponse de différentes classes de nocicepteurs mécaniques devrait finalement aider à expliquer comment les humains peuvent distinguer et réagir de manière appropriée à une grande variété de types de toucher douloureux.
Ces résultats mettent en évidence la remarquable spécialisation existant entre les classes de nocicepteurs et de mécanorécepteurs. Comprendre les mécanismes moléculaires sous-jacents à ces différents types de réponses constituera une étape importante dans la conception rationnelle de nouvelles approches du traitement de la douleur.