Le traitement initial le plus fréquemment recommandé pour l’instabilité multidirectionnelle est la rééducation.
Lyn Watson, du centre de médecine du sport, Victoria, Australie, dans sa série d’article de 2016 décrit son programme qui a été évalué comme supérieur aux rééducations traditionnelles . Nous en avions déjà parlé dans l’article :
https://actukine.com/instabilite-d-epaule-Watson-ou-Rockwood_a6234.html
Il es temps d’aller voir en détail ce que propose ce programme.

L’auteur reprend dans un premier temps les principes généraux qui justifient les orientations des exercices.
L’instabilité multidirectionnelle (IMD) de l’articulation gléno-humérale apparait dans deux ou ou trois directions. On s’accorde généralement pour dire que la pathologie résulte principalement de micro-traumatismes répétitifs imposés à la capsule articulaire. Les patients atteints d’IMD ont une force musculaire réduite et un contrôle neuromusculaire déficient par rapport aux groupes témoins.
Les patients présentent des omoplates qui se placent au repos en rotation descendante (rotation spinale) et présentent une rotation ascendante insuffisante (rotation axillaire), ce qui réduit l’aire de contact de l’articulation gléno-humérale. Les symptômes vont de légers cas de douleur à l’appréhension de conflits, douleurs de la coiffe des rotateurs et des symptômes neuropathiques.

Le programme Watson repose principalement sur le controle de l’omoplate et de la tête humérale au cours de six étapes progressives étalées de 3 à six mois.. Il a été développé au cours de 25 années d’expérience clinique dans le traitement de patients avec IMD, en tenant compte des déficits biomécaniques spécifiques souvent présents.

Evaluation

L’évaluation a pour objectif de déterminer les zones de perte de contrôle et la correction qui améliore les symptômes.

    Le patient effectue un test objectif (test de mouvement, test de force) et le thérapeute note la dyskinésie de l’omoplate, l’apparition des symptômes, l’amplitude des mouvements ou les déficits de force et / ou la subluxation de la TH.
    Le thérapeute assiste manuellement la scapulla, puis la TH, puis une combinaison des deux dans une position qui corrige la biomécanique défectueuse (par exemple, correction en rotation ascendante de l’omoplate si une rotation descendante a été observée) notant toute amélioration des niveaux de douleur, de l’amplitude des mouvements, de la force, de l’appréhension du patient ou de la subluxation de la TH. L’effet de la correction manuelle est un élément clé du programme, car il détermine si la rééducation est susceptible d’être bénéfique, et la position de l’omoplate et / ou de la TH que le patient devra utiliser. Celle qui améliore le plus les symptômes du patient est celle qui sera adoptée tout au long des exercices.

Comment s’y prend on pour l’effet de correction

La correction de l’omoplate est réalisée en soutenant l’omoplate du patient, sous l’aisselle pendant un test de force isométrique en rotation latérale en R1 R2 et R3, flexion, flexion horizontale, la rotation médiale peut également être utilisée. Les positions les plus courantes de la correction de l’omoplate chez les patients atteints d’IMD sont l’une des suivantes (ou une combinaison de) une légère rotation ascendante (10 °), une élévation (1 cm à 2 cm) et une inclinaison postérieure ou frontalisation de (5 °).
La correction de de la TH se fait par pression postérieur ou antérieur (recherche de stabilité)

Les recherches sur la fiabilité et la validité et sur l’établissement de valeurs normatives pour les tests de correction de l’épaule sont incomplètes.

Prochain post sur le sujet : la première étape du traitement.

The treatment of multidirectional instability of the shoulder with a rehabilitation program: Part 1

Mouvements de l’articulation de l’épaule, mouvements de la scapula : question de définition, Jacques Vaillant
Kinésithér Scient 2013,0547:63-64 – 10/10/2013

Dyskinésie de l’omoplate, revue médicale suisse, décembre 2012