Prothèse de la cheville par serimagefilms
Des résultats fonctionnels longtemps décevants n’ont pas encouragé la généralisation de ce type de traitement.
Les progrès technologiques réalisés tant au niveau des implants que de celui de la pose chirurgicale du matériel permettent aujourd’hui de la considérer comme une alternative sérieuse à l’arthrodèse de talocrurale.
Ce traitement est proposé dans les indications suivantes (par fréquence décroissante):
– arthrose de cheville post-traumatique: avec conservation d’un bon alignement cheville/arrière pied (un défaut d’axe supérieur à 10° dans n’importe quel plan est une contre-indication à la chirurgie prothétique)
– polyarthrite rhumatoïde: possibilité de remplacement prothétique augmentée en raison d’une meilleure prise en charge médicamenteuse permettant une réduction des déformations articulaires précoces, permet la préservation des articulations sous-jacentes
– autre atteinte articulaire dégénérative: dans les conséquences liées à l’hémarthrose des personnes hémophiles par exemple
Le Dr Xavier CREVOISIER a réalisé un article de synthèse francophone en 2008 sur ce sujet.
3 types d’implants sont homologués par la Haute Autorité de Santé (HAS) en France:
– l’implant STAR
– l’implant HINTEGRA
– l’implant SALTO
La littérature actuelle propose des études observationnelles (séries de cas, études comparatives prospectives et rétrospectives). Une dizaine d’études expérimentales non-randomisées existent . Apparemment, il n’y a pas encore d’études expérimentales randomisées sur ce sujet.
Sélection d’articles en rapport avec le sujet dans PubMed.
Dans ce contexte, la collecte d’informations cliniques est un enjeu scientifique majeur pour faire progresser les connaissances et obtenir un recul statistique suffisant, ne serait-ce que rétrospectif. Le rôle des associations scientifiques professionnelles est important à ce niveau.
Sous l’impulsion Dr Jean-Luc BESSE, Président de l’Association Française de la Chirurgie du Pied, un registre des prothèses de la cheville est en place depuis 2010 en France. L’objectif de ce registre est de permettre une évaluation indépendante des résultats de cette chirurgie et de fournir cette base d’informations à disposition des instances telle que la HAS.
Cet exemple d’ initiative de la part d’une association professionnelle scientifique contribue à la matériovigilance indépendante en santé. Ces informations peuvent prévenir des scandales sanitaires importants comme la récente affaire des implants mammaires PIP.
En tant que kinésithérapeutes, nous rencontrerons de plus en plus de personnes ayant bénéficié d’une arthroplastie de cheville dans les mois/années à venir.
Il n’existe pas encore de protocoles de rééducation bien définis.
Les suites opératoires comportent néanmoins systématiquement:
– une période d’immobilisation plâtrée de 3 à 4 semaines
– un travail précoce en kinésithérapie visant l’amélioration des amplitudes du compartiment de la talocrurale dans le plan strictement sagittal
Vos informations, vos retours d’expériences et remarques sont les bienvenus dans les commentaires.