C’est à cette question que tente de répondre cette revue systématique :
Workplace-based interventions for neck pain in office workers: systematic review and meta-analysis
Au total, les auteurs identifient 27 essais cliniques pertinents au regard de la question, de 1991 à 2014.
L’analyse des qualités méthodologiques montrent un défaut constant de toutes les études du coté du patient aveugle, ce qui est normal, et de l’évaluateur aveugle, ce qui est plus embêtant.
Les études évaluent une seule de ces deux interventions par rapport à pas d’intervention, une méta-analyse est réalisée pour quantifier les effets obtenus.
Au final :
Les exercices physiques montrent un effet positif et ce d’autant plus qu’ils sont centrés sur la région cervicale et les épaules avec une taille d’effet très intéressante.
Du coté de l’ergonomie, les résultats sont plus mitigés, les intervalles de confiance n’arrivent pas à se défaire du 0 bien que la moyenne soit toujours en faveur de l’intervention ergonomique, ce qui tend à montrer que si il y a un effet, il est de très petite taille.
Pour avoir longtemps discuté avec des ergonomes sur le rapport de l’homme et du travail, cette étude met de l’eau au moulin de la kinésithérapie. L’ergonomie considère que c’est au travail de s’adapter à l’homme et ceci m’a toujours apparu tout à fait juste… sauf que ce raisonnement se heurte à la nécessité physiologique du mouvement. On peut développer une technologie avancée des sièges pour la facilitation de la posture dans des amplitudes de confort, mais cela ne remplace pas la marche, l’étirement, l’exploration régulière des amplitudes, la stimulation musculaire ou l’activation de la sensibilité, bien au contraire, et finalement même le confort devient inconfortable.
A méditer donc et à explorer encore et encore (maintenant que la réforme des études lancent les étudiants dans la recherche, il y a de quoi faire dans ce domaine).