Cette étude s’intéresse à tous les essais cliniques dans lesquels il n’y a pas de résultats statistiquement significatifs, donc, pour lesquels normalement, il n’est pas possible de conclure à un effet positif.
616 études cliniques randomisées ont été inspectées pour sélectionner celles qui avait deux groupes parallèles, un seul critère de jugement et un résultat statistique p supérieur à 0,05, c’est à dire non significatif.
Résultats :
72 essais sont sélectionnés
18% indique un effet positif (spin) dans le titre
37,5% dans le résultat et la conclusion du résumé
29% dans les résultats du texte
31% dans la discussion du texte
50% dans la conclusion du texte
Quelle est l’influence de ces publications sur l’interprétation des lecteurs.
Isabelle Boutron continue son expérimentation en étudiant la réaction des cliniciens, devant la lecture du titre et du résumé.
Pour ce faire, elle constitue deux groupes de cliniciens randomisés et leur faire lire une série de 30 essais cliniques dont les résumés ont été modifiés :
il apparait clairement pour un groupe les effets positifs dans ce résumé
Pour l’autre, il n’y a que les faits qui sont relatés sans conclusion ni rédaction d’une phrase qui avancerait l’idée d’un résultat positif. L’auteur décrit la méthodologie dans son étude.
Résultats :
Les résumé et leur type de "marketing" influence bien les cliniciens dans leur approche des techniques. Ils apportent plus de lecture, plus de crédit aux résumés qui avancent l’idée d’un résultat positif.
Le domaine d’expertise d’Isabelle Boutron n’est pas la rééducation, mais l’oncologie. C’est sur ce domaine que porte ces études, nous ne parlons donc pas de traitements d’une maladie bénigne mais de ceux qui engagent le pronostic vital. Et pourtant, même dans ce cas, la publication, la façon de rédiger, la discussion, le type de résumé, vont avoir une influence sur les décisions cliniques.
Trouver en rééducation des articles qui annoncent dans le titre ou le résumé des résultats positifs alors que les chiffres ne montrent rien est assez banal dans les publications, nous l’avons souvent mis en lumière dans les posts des 10 dernières années.