Les différentes aides à la toux
Air stacking : aide inspiratoire via une ventilation non invasive (VNI) ou via un ballon de réanimation
Respiration glosso-pharyngée : elle va permettre de prendre plusieurs fois de l’air afin d’augmenter le volume d’air inspiré et de compenser ce déficit de la 1ère étape de la toux. François Maltais détaille les étapes de cette technique ici. Une vidéo est aussi disponible ici.
Insufflation-exsufflation mécanique . Ex : Cough-Assist®.
Effets des différentes aides à la toux sur le Peak Cough Flow
La combinaison de l’air-stacking et d’une compression thoracique expiratoire est plus efficace que leur utilisation séparée [2]. La compression thoraco-abdominale expiratoire semble à privilégier par rapport à la compression thoracique pour améliorer le PCF [3].
L’air-stacking est autant voire plus important que la compression abdominale pour augmenter le PCF chez des patients avec une dystrophie musculaire de Duchenne ayant un PCF spontané < 190 L/min [4].
Il a évalué les techniques non mécaniques d’aide à la toux en faisant l’hypothèse que la capacité vitale (CV), la pression expiratoire maximale (PEmax) et le PCF lors d’une toux spontanée pouvaient être prédictifs des valeurs de PCF lors d’une toux aidée. L’objectif était d’identifié la technique la plus adaptée en fonction du PCF.
Que retenir ? Chez les patients neuromusculaires avec une PEMax comprise entre 14 et 34 cm d’H2O et :
1) CV > 1,3 L : l’aide expiratoire manuelle permet de rendre la toux efficace
2) CV > 0,56 L : l’air-stacking permet de rendre la toux efficace
3) CV > 0,34 L : la combinaison aide manuelle + air stacking permet de rendre la toux efficace
En-dessous de 0,34 L de CV, il faudra une aide mécanique.
Un autre enseignement est qu’il ne faut pas chercher à aider les patients qui n’en ont pas besoin. En effet, plus la CV et la PEMax seront hautes moins les techniques d’aides à la toux seront efficaces (Graphique n°2).
L’insufflation-exsufflation mécanique utilisée chez des sujets sains n’augmente pas le PCF ; utilisée chez des patients BPCO, elle diminuerait le PCF (attention il n’y avait que 8 patients BPCO) [5].
Les patients ayant une Sclérose Latérale Amyotrophique (SLA) n’ont pas été abordés dans cet article de part la distinction à faire entre les patients présentant ou non une dysfonction bulbaire. Cela fera l’objet d’un article spécifique prochainement.
Pour en savoir plus
Références
[2] Brito MF, Moreira GA, Pradella-Hallinan M, Tufik S. Air stacking and chest compression increase peak cough flow in patients with Duchenne muscular dystrophy. J Bras Pneumol. 2009 Oct;35(10):973-9.
[3] Toussaint M, Boitano LJ, Gathot V, Steens M, Soudon P. Limits of effective cough-augmentation techniques in patients with neuromuscular disease. Respir Care 2009;54(3):359–366.
[4] Ishikawa Y, Bach JR, Komaroff E, Miura T, Jackson-Parekh R: Cough augmentation in Duchenne muscular dystrophy. Am J Phys Med Rehabil 2008;87:726–730.
[5] Sivasothy P, Brown L, Smith IE, Shneerson JM. Effect of manually assisted cough and mechanical insufflation on cough flow of normal subjects, patients with chronic obstructive pulmonary disease (COPD), and patients with respiratory muscle weakness. Thorax. 2001 Jun;56(6):438-44.
[6] Bach JR, Bianchi C, Vidigal-Lopes M, Turi S, Felisari G. Lung inflation by glossopharyngeal breathing and “air stacking” in Duchenne muscular dystrophy. Am J Phys Med Rehabil 2007;86:295–300.
[7] Chatwin M, Simonds AK. The addition of mechanical insufflation/exsufflation shortens airway-clearance sessions in neuromuscular patients with chest infection. Respir Care. 2009 Nov;54(11):1473-9.