Boulette n°3 : « Grande taille d’effet ne veut pas systématiquement dire utile ! »
Avec une bonne migraine auditive et l’air un brin dubitatif, vous démarrez poliment la conversation :
– "Beurk, votre machin chlingue : que faites vous avec ça ?"
– "Jeune homme, je viens d’inventer un produit pour éloigner les éléphants!"
C’est bien Nana même si vous hésitiez avec Ségolène Royal : les vieux éléphants trompent toujours énormément!
– "Mais, il n’y a pas d’éléphant par ici."
– "Alors, jeune homme, vous voyez bien que mon produit est efficace!"
Elle s’éloigne et vous pestez d’avoir été mouché autant que vous empestez…
Admettons que Nana, ou en tout cas son sosie, soit parvenue à mettre au point un traitement (disons un répulsif) qui diminue le risque de se faire piétiner par un éléphant dans le métro Parisien de 50%. C’est une sacrée grande taille d’effet!
Mais si le risque de se faire piétiner par un éléphant est déjà infiniment faible (peut-être de 0.002% en prenant en compte la possibilité d’une chute malencontreuse de la figurine de Babar en gare de Marne la Vallée), la réduction de ce risque, même de 50%, n’est sans doute pas très utile.
En utilisant le NNT (Number Need to treat) dans ces conditions, si deux personnes parmi 100 000 voyageurs se font écraser, il faudrait, pour réduire ce nombre à une seule personne écrasée, donner du répulsif anti-éléphant à 100000 voyageurs… Une aubaine pour la firme de l’oncle Sam L.A.Jumbo qui commercialise ce produit mais pas pour les voyageurs obligés de subir ses effets secondaires (une augmentation de la taille des oreilles et des acouphènes) pour faire chuter un risque déjà très faible…
COMMANDEMENT N°3 : Messieurs (et Mesdames !), dans certains cas, la taille importe peu !