Introduction
Au Québec, le titre de D.O. n’est pas protégé. Toutefois, l’article 14 du règlement du Collège des médecins du Québec permet que le diplôme de docteur en ostéopathie décerné dans une école de médecine ostéopathie aux États-Unis équivaille au diplôme de médecine pourvu que cette école soit agréée par la Comission on Osteopathic College Accreditation de l’AOA à la date ou le diplôme est décerné (6). À ce jour, selon le collège des médecins il n’y a aucun docteur en ostéopathie au Québec (7). Selon la COA, probablement que le fait de passer un examen de français a découragé la venue des ostéopathes américains (2). N’ayant donc aucune législation dans la belle province pour protéger les Docteurs de la médecine ostéopathique, plusieurs écoles d’ostéopathie privées ont vu le jour en décernant à leur étudiant le titre de D.O. (2). Ce titre usurper se décrit comme étant diplômé en ostéopathie par les écoles privées du Québec. Cette formation n’est toutefois pas chapeautée par le ministère de l’Éducation du Québec et varie beaucoup d’une école à l’autre (8). Certaines écoles donnent leur diplôme suite à un clinicat ou suite à un projet de recherche. L’objectif de cette mini revue est de comptabiliser les écoles d’ostéopathie au Québec et de faire une revue de la littérature sur la publication découlant des projets de recherche issue de ces écoles.
Méthodes
– La première partie consiste à répertorier les écoles d’ostéopathie via le moteur de recherche Google, seulement les trois premières pages de la recherche seront prises en considération. Les mots clés utilisés étaient : école d’ostéopathie Montréal, école d’ostéopathie Québec.
– Deuxièmement, selon la disponibilité informatique, le nom des étudiants des écoles d’ostéopathie ayant accompli une recherche sera utilisée afin de trouver leur ouvrage sur les bases de données informatiques. Le titre de leur projet sera également utilisé. Les bases utilisées sont : Pubmed/Medline (1949 à avril 2011), Web of sciences (1979 à avril 2011), the Cochrane librairy (1990 à avril 2011) et Cinhal plus (1937 à 2011).
– La troisième étape est de faire un sommaire de ces études dans un tableau de synthèse.
Critères d’inclusion des articles
Articles publiés dans une revue révisée par des pairs, être disponibles par une recherche sur Internet, être publiés en français et/ou en anglais, nom des auteurs disponibles, recherche originale provenant du Québec en ostéopathie.
Critères d’exclusion des articles
Tous les articles qui ne satisfont pas les critères d’inclusion.
Résultats
Tableau 1. École, association, heures de cours et projets d’étude des écoles ostéopathie québécoises.
Table 2. Publication des travaux de recherche en ostéopathie au Québec.
Discussion
Tableau 3. Résultats de recherche sur les bases de données avec les mots clés reliés à l’ostéopathie
En regardant de près le nombre d’heures réel passé en classe (souvent échelonné sur plusieurs années) qui sont distribuées sous forme de séminaires, on constate en moyenne le calcul suivant : (5 jours de 8 heures échelonnés sur 6 séminaires par année d’étude). Le résultat de ce calcul donne environ 1 200 heures en classe. En comparant avec un programme de coiffure au diplôme d’études professionnel (DEP) reconnu par le gouvernement du Québec, le nombre d’heures passé en classe pour pratiquer ce métier est d’environ 1500 heures (11). Alors, pourquoi échelonner 1200 heures jusqu’à 5 ans. Selon ces faits, il prendrait plus d’heures pour obtenir un DEP qu’un diplôme en ostéopathie. Cela donne une fausse représentation au public lorsque ces gens disent qu’ils ont étudié pendant 5 ans. Habituellement un programme universitaire de 5 ans fait référence à un doctorat de premier cycle comme la chiropractie, la dentisterie ou la médecine. C’est une des principales raisons pourquoi la COA s’attaque aux non-physicians (non- médecin) pratiquant l’ostéopathie au Canada (2).
Chaque école offre une association différente pour leur étudiant. L’office des professions du Québec ne reconnaît pas l’ostéopathie, donc aucune de ces associations ne peut prétendre protéger le public. Il est également intéressant de constater que sur le site du registre des ostéopathes du Québec (ROC) qu’une contre-indication de l’ostéopathie peut être les ajustements à haute vélocité et faible amplitude (HVLA thrust) qui sont un geste réservé aux chiropraticiens (1). Il est vrai que certaines techniques de chiropractie ressemblent beaucoup à certaines techniques d’ostéopathie, mais au Québec ces techniques sont réservées aux chiropraticiens (12 ,13). Toutefois, ces techniques similaires ne font pas objets de litiges entre les descendants du Dr Still et du Dr Palmer aux États-Unis puisque chacun a leur législation professionnelle. Un dernier point à constater, les écoles québécoises passent beaucoup de temps à enseigner les techniques cranio sacrées et viscérales. Si on regarde les techniques les plus utilisées sur le tableau 4 par les vrais D.O. américains, on constate que ceux-ci utilisent le moins souvent les techniques cranio sacrés et que les techniques viscérales ne sont pas répertoriées (14). La question demeure alors, pourquoi passer plusieurs années à enseigner des techniques plus ou moins validées par la littérature scientifique. Les D.O. américains voulant pratiquer l’ostéopathie dans la sphère crânienne doivent poursuivre des études postdoctorales afin d’obtenir un Fellowship de la cranial academy (15). Par contre les ostéopathes formés au Québec semblent être plongés dès leur début de formation avec cette approche controversée du Dr William Gardner Sutherland (16).
Tableau 4. Techniques les plus utilisées par les D.O. américains selon Johnson (14).
Conclusion
Aucun
Références
2. Canadian osteopathic association, osteopathic practice in Canada. http://www.osteopathic.ca/documents.htm
3. American osteopathic association, what is a D.O.? http://www.osteopathic.org/osteopathic-health/about-dos/what-is-a-do/Pages/default.aspx
4. Emil P. Lesho,D.O. (1999), An overview of osteopathic Medecine, Arch Fam Med, vol. 8, p. 477- 484.
5. Licciardonne et coll. (2007), A comparation of patients visits to osteopathic and allopathic general and family medicine physicians: results from the national abulatory medical care survey: 2003-2004, Osteopathic medicine and primary care 1:2.
6. Collège des Médecins du Québec, règlement sur les conditions et modalités de délivrance du permis et des certificats de spécialistes du CMQ, http://www.cmq.org/MedecinsMembres/DossierMembreFormulaires/NouvSpecialites/~/media/D9BBA4A8BE0046F1A3F4F9AB3B33DBB9.ashx?111030
7. . G. Jude Shadday D.O. et coll. (1988), The progression of osteopathic medicine internationally: A survey of American trained Dos practicing abroad, JAOA, vol. 88, no.9, p. 1095-1098.
8. Site du Ministère de l’Éducation et des loisirs du Québec, http://www.mels.gouv.qc.ca/
9. Nemett, D. R., Fivush, B. A., Mathews, R., Camirand, N., Eldridge, M. A., Finney, K., & Gerson, A. C. (2008). A randomized controlled trial of the effectiveness of osteopathy-based manual physical therapy in treating pediatric dysfunctional voiding. J Pediatr Urol, 4(2), 100-106
10. Camirand, Nathalie, Dysfonctions glandulaires et nerveuses, diagnostics et traitements ostéopathiques, Maloine, 2009, page III.
11. École Pierre dupuy, http://www.pierredupuy.qc.ca/visiteur/programmes/coiffure.html
12. Gouvernement du Québec, Loi sur la pratique de la chiropractie, http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=2&file=/C_16/C16.HTM
13. Gleberzon, B. J. (2004). Does chiropractic "add years to life"? J Can Chiropr Assoc, 48(4), 305-306.
14. Shirlley M. Johnson, Ph. D. et coll. (2003), Osteopathic manipulative treatment techniques preferred by contaporary osteopathic physician, JAOA vol. 103 no. 5, p. 219-224.
15. Cranial Academy, site web officiel, http://www.cranialacademy.com
16. Upledger, J. E. (1995). Craniosacral therapy. Phys Ther, 75(4), 328-330.
Article soumis le 13/11/2011 et accepté le 21/11/2011
Auteur
Département de kinésiologie
Faculté des études supérieures et postdoctorales
Université de Montréal