L’utilisation de ce type de chaussure, en raison des modifications biomécaniques qu’elles entrainent, est sensée diminuer la rotation médiale du genou ainsi que l’abduction et l’extension coxo-fémorale réduisant ainsi le risque de blessure. Les auteurs sont donc partis sur deux hypothèses. L’une étant la modification du risque de blessure et l’autre la modification du rapport de douleurs et de gênes fonctionnelles.

Méthode :

L’étude a regroupé 99 coureurs amateurs avec au moins cinq ans d’expérience, ayant couru au moins une fois par semaine lors des six derniers mois, capable de courir soixante minutes en continu et de supporter un programme d’entrainement de 20 à 40 Km par semaine.

Les critères d’exclusion étaient d’ avoir rapporté une blessure ayant entrainée un arrêt de plus de deux semaines lors des six derniers mois, une chirurgie du fascia plantaire ou du tendon d’Achille, un diagnostic d’arthrose ou d’autres pathologies dégénératives touchant les membres inférieurs, une prise régulière d’antalgique et de déjà utiliser des chaussures minimalistes.

D’autre part n’ont été inclus que des sujets ayant des pieds de type neutres, supinateurs ou pronateurs selon la guideline de Redmond et al.

Les participants ont été randomisés en deux groupes expérimentaux, chaussures minimalistes (CM), chaussures semi-minimalistes (CSM) et un groupe contrôle en chaussures classiques (GC). Ils ont ensuite suivi un programme d’entrainement étalé sur douze semaines dans le but de courir un 10 Km.

Les mesures comprenaient, le rapport du nombre de blessure ayant entrainé la non-participation à trois sorties consécutives en raison de douleurs liées à la course, le Foot an Ankle Disability Index (FADI), une EVA générale et une EVA liée à des zones anatomiques plus spécifiques. Elles ont été relevées au départ du programme, à 2 ème, 4 ème, 8 eme et enfin 12 ème et dernière semaines.

Résultats :

Au total 23 blessures ont été rapportées, 4 pour le GC, 7 pour le CM et 12 pour le CSM. Sur le FADI aucune différence significative n’a été retrouvée. Pour les EVA il est juste retrouvé un rapport plus important de douleurs dans la région des mollets et tibias pour le CM (p < 0.01).

Conclusion :

L’étude comporte quelques limites, aucun diagnostic précis n’a été réalisé sur les blessures rapportées, les mesures ne portent que sur 12 semaines et évidemment les participants n’étaient pas à l’aveugle de leur groupe respectif. Bien qu’une étude portant sur une durée plus longue soit nécessaire nous pouvons quand même noter une augmentation du risque de blessure notamment avec les chaussures semi-minimalistes ainsi que plus de douleur dans la région tibia/mollet avec les minimalistes. Il convient donc pour nos amis joggers de faire attention s’ils souhaitent passer à ce type de chaussure.

Est-ce qu’une période d’adaptation est nécessaire, comment réalisé cette transition ? Pour l’instant rien ne permet de décrire cela.

Référence :

Michael Ryan, Maha Elashi, Richard Newsham-West, Jack Taunton ; Examining injury risk and pain perception in runners using minimalist footwear ; BJSM Online First, published on December 19, 2013 as 10.1136/bjsports-2012-092061