Revue systématique

Maigne décrivait en 1976 les céphalées cervicales et le test de la douleur au pincé-roulé du sourcil. Le terme Névralgie d’Arnold utilisé à tord n’est plus d’actualité. Depuis plus de 30 ans, le terme de céphalée cervicogénique (“d’origine cervicale”) est reconnue et utilisé dans la littérature (1983). Il représente une forme de céphalée qui implique une douleur référée issue du rachis cervical. L’International Headache Society recommande l’utilisation de tests cliniques pour le diagnostic d’une céphalée cervicogénique, notamment par l’examen du rachis cervical (IHS, 2013) afin d’éviter une erreur diagnostique avec Migraines (vraies) qui demandent un traitement totalement différent.

Cette revue systématique (Rubio-Ochoa et al, 2015) fait le point sur la fiabilité et la précision diagnostique de tests cliniques pour la céphalée cervicogénique. 8 articles ont été retenus (PRISMA guidelines) à partir des quatre bases de données électroniques MEDLINE, Web of Science, Embase and Scopus.
Les auteurs concluent qu’il existe des preuves suffisantes montrant des niveaux élevés de fiabilité et de précision diagnostique des tests cliniques suivants :
– Le FRT (test de flexion-rotation cervicale) qui mesure la mobilité atloïdo-axoïdienne (C1-C2) présente à la fois la plus haute fiabilité et la précision diagnostique la plus forte. La précision diagnostique versus Migraine et Asymptomatique est de 91% (Ogince et al, 2006). Ce test a une sensibilité > 91% et une spécifité > 90% (Hall et al, 2008 ; Ogince et al, 2006), une fiabilité inter-examinateur de 0,91 (Hall et al, 2008) avec une valeur seuil de positivité de 33° (Ogince et al, 2006; Hall et al, 2008).
– Les PAIVMs (mobilité intervertébrale accessoire passive). Deux études (Jull et al, 2007; Hall et al, 2010) montrent leur grande fiabilité (Kappa = 0,61- 0.76 et accord >0.83). Il semble que le segment C1-C2 est le plus fréquemment retrouvé (63% des patients). Ce test a une haute sensibilité et un faible rapport de vraisemblance négatif (Zito et al., 2006).

Références :
Rubio-Ochoa J, Benítez-Martínez J, Lluch E, Santacruz-Zaragozá S, Gómez-Contreras P, Cook CE. Physical examination tests for screening and diagnosis of cervicogenic headache: A systematic review. Man Ther. 2015 Sep 21. Résumé ici : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26423982
Hall T, Briffa K, Hopper D, Robinson K. Reliability of manual examination and fre- quency of symptomatic cervical motion segment dysfunction in cervicogenic headache. Man Ther 2010a;15(6):542e6.
Ogince M, Hall T, Robinson K, Blackmore AM. The diagnostic validity of the cervical flexion-rotation test in C1/2-related cervicogenic headache. Man Ther 2007;12(3):256e62.
Zito G, Jull G, Story I. Clinical tests of musculoskeletal dysfunction in the diagnosis of cervicogenic headache. Man Ther 2006;11(2):118e29.
Jull G, Zito G, Trott P, Potter H, Shirley D, Richardson C. Inter-examiner reliability to detect painful upper cervical joint dysfunction. Aust J Physiother 1997;43:125e9.