Introduction
Cette étude américaine avait pour objectif de comparer les effets immédiats sur la bradykinésie de 3 modalités :
– Pas d’entrainement sur cyclo-ergomètre
– Entrainement continu à vitesse confortable (30 min)
– Interval-training (30 min)
Méthode
Exclusion : problème cardiaque lors des 3 derniers mois, problème musculaire ou articulaire pouvant être aggravé par l’entrainement proposé, DID, incapacité à communiquer avec les investigateurs de l’étude, incapacité à marcher sans l’aide d’une personne ou d’aides techniques
Chaque patient a réalisé les 3 modalités, de manière aléatoire (randomisation). Les 3 sessions ont été réalisées à la même heure pour diminuer la variabilité des symptômes, avec un jour minimum entre chaque, pendant 2 semaines maximum.
Modalités d’entrainement :
- Entrainement continu sur cyclo-ergomètre à vitesse confortable durant 30 min
- Interval-training sur cyclo-ergomètre durant 30 min, dont 5 min au début et à la fin à vitesse confortable, les 15 premières secondes de chaque minute se faisaient à une cadence très rapide
Critères d’évaluation :
– Vitesse de marche évaluée par le test de 10m à vitesse confortable
– Timed Up and Go
– Equilibre dynamique évalué par le 4 step square test
– Dextérité évaluée par le 9 Hole Peg test
– Micrographie
– Temps de réaction
Résultats
Amélioration statistiquement significative de la vitesse de marche et l’équilibre dynamique pour la modalité interval-training.
Pas de changement concernant les autres critères d’évaluation quelle que soit la modalité d’entrainement.
Commentaires Actukiné
D’autant plus, les auteurs mentionnent l’évaluation de la bradykinésie, mais ceux la font de manière indirecte via des tests évaluant l’activité et non la structure/fonction au sens de la CIF.
L’utilisation de l’UPDRS ou la version révisée MDS-UPDRS aurait été plus pertinent, même l’utilisation de nouvelles technologies [3].
L’hypothèse de l’étude était engageante, l’idée de rechercher de la vitesse pour diminuer la bradykinésie intéressante, mais nous en restons à l’hypothèse pour le moment.
Une autre série de cas a été publiée comprenant 11 patients avec un stade de Hoehn et Yahr de 2.3 ± 0.72. Ils ont réalisé 3x/semaine durant 8 semaines, 1h de cyclo-ergomètre en interval-training dont 8x 3min à 80-90 rpm et 2min à moins de 60 rpm [4]. Les auteurs rapportent une diminution de 25 % du score moteur de l’UPDRS. Sans groupe contrôle, impossible de conclure. La différence minimale détectable (DMD) définie pour le score moteur de l’UPDRS chez le sujet présentant un parkinsonisme (Parkinson ou parkinson plus) est une amélioration de 11 points sur les 108 du score moteur soit un peu plus de 10 % [5].
Beaucoup de questions, peu de réponses, mais une piste à explorer.
Référence de l’étude
Références
[2] Ridgel AL, Peacock CA, Fickes EJ, Kim CH. Active-assisted cycling improves tremor and bradykinesia in Parkinson’s disease. Arch Phys Med Rehabil. 2012 Nov;93(11):2049-54.
[3] Pal G, Goetz CG. Assessing bradykinesia in parkinsonian disorders. Front Neurol. 2013 Jun 3;4:54.
[4] Marusiak J, Żeligowska E, Mencel J, Kisiel-Sajewicz K, Majerczak J, Zoladz JA, Jaskólski A, Jaskólska A. Interval training-induced alleviation of rigidity and hypertonia in patients with Parkinson’s disease is accompanied by increased basal serum brain-derived neurotrophic factor. J Rehabil Med. 2015 Apr;47(4):372-5.
[5] Steffen T, Seney M. Test-retest reliability and minimal detectable change on balance and ambulation tests, the 36-item short-form health survey, and the unified Parkinson disease rating scale in people with parkinsonism. Phys Ther. 2008 Jun;88(6):733-46.