Cette revue de littérature avec meta-analyse a pour objectif de déterminer si les techniques myofasciales peuvent augmenter efficacement l’amplitude de mouvement d’un segment corporel distant.
Les auteurs ont effectué des recherches dans 3 bases de données (CENTRAL, MEDLINE et PEDro), ainsi que dans des journaux et des actes de conférence faisant l’objet d’une recherche manuelle. Les critères d’inclusion étaient des essais contrôlés randomisés comparant des techniques myofasciales avec une intervention passive (repos / simulacre) ou une intervention de traitement local. Le principal résultat d’intérêt était la mobilité. L’évaluation de la qualité a été réalisée à l’aide de l’échelle PEDro. Trois auteurs ont indépendamment évalué la qualité de l’étude et extrait les données. Le logiciel RevMan a été utilisé pour regrouper les données à l’aide d’un modèle à effets fixes.
Huit essais contrôlés randomisés comprenant N = 354 participants ont été inclus (tranche d’âge moyenne de 22 à 36 ans; 50% de femmes). La qualité de l’étude était faible, les scores PEDro allant de 2 à 7 (scores médians de 4,5 / 10). Aucune des études n’intégrait de dissimulation d’allocation adéquate et 2 seulement utilisaient une évaluation en aveugle des résultats. Dans toutes les études, les traitements et les résultats ont été développés autour de la même chaîne myofasciale (facias postérieurs). Cinq études comprenaient des comparaisons entre des interventions à distance sur des témoins factices ou inactifs; les résultats regroupés pour la ROM ont montré des tendances en faveur des interventions à distance (différence moyenne standard 0,23; intervalles de confiance à 95%; -0,09 à 0,55; 4 études) à des suivis immédiats.
Les méthodologies utilisées sont de faibles qualité et la méta-analyse ne permet d’affirmer statistiquement l’existence d’un effet (IC = 95%; -0,09 à 0,55). Au vue de ces données, on peut se questionner sur l’existence même de l’effet. Si il existe, il reste sans doute très faible.