Plus de classement ? Pas de panique, d’autres organisations ont pris le relai.
Et c’est un véritable boom de la recherche internationale qui essaie de construire des modèles scientifiques de comparaison. Ce qui fait la différence entre ces classifications, ce sont les critères de jugement, et il n’existe pas de système parfait.
On peut citer le dernier classement réalisé par Bloomberg
Il retient 3 types de critères : des données cliniques (tension artérielle, taux de cholestérol…) ; des données épidémiologiques (mortalité, espérance de vie en bonne santé…) ; des facteurs de risques (consommation de tabac, d’alcool, activité physique etc.). Puis on compare ces données à des paramètres économiques (pourcentage de dépenses de santé rapporté au PIB…). le résultat donne un classement du système non pas le meilleur dans l’absolu mais le plus efficient, c’est à dire qui à le rapport qualité prix le meilleur. Et à ce jeux là, ce sont nos voisins espagnols qui remportent la palme. La france n’arrive que 12ème avec deux places de mieux qu’en 2017. Des médecins en nombre en nombre suffisant et des paramédicaux qui pratiques de la prévention, voila deux des aspects positifs du système espagnol. La France en matière d’hospitalisation évitable pour le diabète ne se classe que 21éme. Le classement note le faible rendement du système français compte tenu du coût investit par habitant.
Autre classement, celui du Lancet :
Un indice nommé Healthcare Access and Quality Index a été créé, dérivé de l’incidence de 32 causes de mortalité évitable. C’est sur cet index que repose le classement et la France ne se classe que 15éme.
L’article donne des tas de graphiques sur les données de santé, ll faut de la patience pour les décrypter. Quand 2000 chercheurs se regroupent pour produire des données, on en a pour son argent.
Sinon, en Europe, on trouve l’ Indice européen des consommateurs de soins de santé (Euro Health Consumer Index). Le rapport complet pour 2018 est ici On peut s’interroger sur les financement de ce groupe déclaré comme une ONG mais qui reste opaque (dixit la revue Alternative Economique).
La France se classe 11éme (au niveau européen) donc pas top non plus.
Il existe aussi le Commonwealth Fund qui se compose de 5 groupes d’indicateurs : qualité, accessibilité, efficacité, égalité, santé. Ainsi, des données relatives à la sécurité, aux délais d’attente, à l’organisation administrative, ou encore à l’égalité d’accès aux soins sont étudiées. La France arrive 10éme, pas de miracle mais c’est le meilleur classement qu’on puisse avoir.
Et il y en a d’autres mais c’est l’OCDE qui s’engage sur ce problème depuis quelques années, vous verrez dans le projet : Hospital Performance Project de nouvelles statistiques comparatives. Elle utilise à ces fins un systèmes statistique commun à Eurostat et l’OMS : https://ec.europa.eu/eurostat/fr/web/products-manuals-and-guidelines/-/KS-05-19-103 .
C’est un manuel statistique de référence décrivant en détail les flux financiers des soins de santé. Il fournit un ensemble de classifications révisées relatives aux différentes fonctions des soins de santé, aux fournisseurs de biens et de services de soins de santé et aux plans de financement.
Ce qui est intéressant dans toutes ces données, ce n’est pas le classement, mais les points forts et les points faibles affichés. Chaque type de critère permet de sortir les insuffisances des systèmes de santé. Le manque de prévention, le manque de chirurgie ambulatoire, la surconsommation des antibiotiques, le défaut de délégation des actes médicaux, la disparité territoriale des interventions, l’insuffisance de la lutte contre le tabac ou l’alcool , ce sont toujours les mêmes critiques qui reviennent, bien connues mais qui se heurtent au corporatisme, qu’il soit hospitalier ou libéral et à une centralisation relativement rigide des décisions, bref, c’est pas gagné pour regagner des places et accessoirement… être mieux soigné.