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En décembre 2010, l’Australian Journal of Physiotherapy a fait le point sur 30 ans d’accès direct du patient en physiothérapie.

Jonathon Kruger explique que l’histoire commença durant l’année 1976 où un physiothérapeute visionnaire du nom de Prue Galley écrivit:

"Avons nous, en tant que physiothérapeute, le savoir, le courage, la volonté et la vision, pour franchir cette étape, en sachant pertinemment que cela impliquera une responsabilité accrue, un plus grand dévouement, et une auto-discipline de nous tous?"

Le sujet fit débat en Australie mais dans les mois qui suivirent, la profession, par le biais de son association savante, fut la première à franchir le pas.

Selon Kruger, devenir des professionnels de première intention fut peut être le changement le plus important sur plus de cent ans d’histoire de la profession.

Le sujet a continué à être débattu mais cette fois dans le monde entier de la physiothérapie.
Mais encore une fois, en 1978, au congrès de la WCPT, le mouvement continua et il fut établi que chaque pays pourrait établir ses propres standards d’accès direct.
En 1995, la WCPT adopta la Déclaration des Principes d’Autonomie qui stipula que "les patients devrait avoir un accès direct à la physiothérapie".

Au fil du temps, ce statut de praticien en première intention est passé d’un sujet controversé à un sujet de rassemblement de la profession.

En 2009, un congrès à Washington a permis à de nouveaux pays d’appréhender ce passage et de partager avec les pionniers de cette avancée.

L’auteur fait cependant remarquer que pour certains pays ce changement se heurte parfois à des problèmes législatifs (comme par exemple aux USA où 5 états sont encore soumis à la prescription médicale).
Ces barrières ne sont pas insurmontables et des pays ont réussi à obtenir l’accès direct (comme par exemple l’Afrique du Sud ou nos voisins néerlandais, et d’autres y travaillent.

Et la France?

Il y a clairement un mouvement international vers cet accès direct, mais l’auteur fait remarquer qu’outre les barrières législatives, il peut exister des barrières culturelles (relation avec le corps médical…) ou structurelles (financières…) en fonction des pays.
Avec le partage et l’établissement de réseaux, ce n’est qu’une question de temps avant que ces barrières tombent et nous offrent ce droit.

Les kinésithérapeutes français peuvent aussi réussir ce changement.
Souhaitons-nous promouvoir une autre profession qui nous isolera encore plus du reste du monde?
Ou souhaitons nous développer notre propre profession?
En 2012, des formations vont avoir lieu en France sur l’accès direct et la notion de "triage" du patient. Elles nous permettront de tendre vers ce mouvement international.

Lien vers l’édito

lien vers l’article de Prue Galley de 1976