Voici le portrait de l’individu à faible risque coronarien.
« Ce serait un employé municipal ou par exemple un embaumeur, efféminé, totalement dénué de vivacité physique ou mentale, sans énergie, sans ambition et sans esprit de compétition. Il aurait peu d’appétit, se sustenterait de fruits et de légumes, de maïs et d’huile de baleine, détesterait le tabac, refuserait avec mépris la radio, télévision ou automobile. Sa chevelure serait abondante, son allure efflanquée et non athlétique bien qu’il exerce sans cesse ses frêles muscles. Ses revenus, sa tension artérielle, son taux de sucre, d’acide urique et de cholestérol seraient faibles. Il aurait pris de l’acide nicotinique, de la pyridoxine et un traitement anticoagulant de longue durée sans interruption depuis sa castration prophylactique. »
Le risque de crise cardiaque ensuite.
Accrochez vous.
« Ce serait un nain de sexe féminin, au chômage, faisant [du vélo], maigre, en pré-ménopause, hypolipidique et hypobéta-protéinémique, vivant dans une pièce surpeuplée de l’île de Crète avant 1925 et se nourrissant de céréales entières, d’huile de tournesol et d’eau. »
Assurer la pérennité de l’espèce dans ces conditions relèverait de la prescription médicale ou de la loi.
Ces portraits sont tirés d’un livre remarquable écrit par deux auteurs engagés : Petr Skrabanek et James MacCormick, " Idées folles, idées fausses en médecine" Odile Jacob 1992.
Pour finir:
Où placez-vous le curseur de l’intrusion dans l’intime du patient ?
Jusqu’où allez-vous dans les questions, les conseils d’hygiène de vie ?
Le mot ingérence est il applicable pour la santé ?