L’objectif principal de cette revue est de déterminer si l’étirement améliore la mobilité articulaire chez les personnes à risques ou ayant des contractures. Les effets sur la douleur, la spasticité, la limitation des activités de la vie quotidienne et la qualité de vie seront également étudiés.
Le terme de contractures est défini par les auteurs comme, une diminution des amplitudes d’une articulation ou à une augmentation de la résistance passive au mouvement. Des mécanismes neurologiques comme la spasticité, mais aussi non neurologiques semblent à l’origine des contractures. L’étirement constitue l’un des moyens utilisés pour lutter contre les contractures.
L’étirement est considéré par les auteurs comme tout maintien dans une position d’étirement des tissus mous pendant plus de 20 secondes, répétés plusieurs fois. Les interventions correspondantes à cette définition retenues étaient : les étirements passifs et le positionnement par des attelles.
Critères mesurés : mobilité articulaire, douleur, spasticité, qualité de vie, limitation dans les activités de la vie quotidienne.
Les effets ont été distingués :
– immédiatement après l’étirement,
– à court terme,
– à long terme.
Différentes conditions neurologiques étaient concernées : AVC, Traumatismes crâniens, atteintes médullaires, IMC, maladie de Charcot Marie, Dystrophie musculaire de duchêne boulogne
35 études ont été incluses dont 24 concernaient des patients neurologiques (782 participants).
Résultats et conclusion :
Les étirements n’ont pas d’effet clinique décelable sur la mobilité articulaire des patients présentant des contractures d’origine neurologique immédiatement, à court ou long terme. Aucune amélioration en faveur des étirements n’a été trouvée sur les autres échelles étudiées (douleur, spasticité, qualité de vie, fonction). Le nombre d’études était toutefois faible.
Les auteurs ont conclu que l’utilisation systématique des étirements pour lutter contre contractures n’a pas ou peu d’intérêt en pratique courante.
Restrictions : Les effets des étirements pour des périodes supérieures à 7 mois n’ont pas été investigués.
Les auteurs précisent que des recherches futures sur les effets au-delà de 7 mois des étirements pourront être réalisées sur des populations les utilisant quotidiennement sur de longues périodes (par exemple blessés médullaires ou IMC).
Cette méta-analyse a aussi concerné les effets des étirements sur les contractures d’origine musculo-squelettique.
Référence : Katalinic OM, Harvey LA, Herbert RD, Moseley AM, Lannin NA, Schurr K. Stretch for the treatment and prevention of contractures. Cochrane Database of Systematic Reviews 2010, Issue 9. Art.No.: CD007455. DOI: 10.1002/14651858.CD007455.pub2.
A noter que pour les participants des JFK 2011, un accès à la librairie de la Cochrane est offert durant 3 mois et permettra de télécharger cette revue et de l’analyser (toutes les informations sont disponibles sur un flyer présent dans le welcome-pack).
Une aide à la lecture des méta-analyses est disponible ici
Merci à Jean-Philippe Regnaux pour ces informations (et la relecture)