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Efficacité d
Question posée
Un traitement de kinésithérapie respiratoire composé de manœuvres d’augmentation du flux expiratoire associé à des aspirations nasales améliore-t-il, par rapport aux aspirations nasales seules, le délai de récupération chez des enfants hospitalisés pour un premier épisode de bronchiolite aiguë ?

Résumé des auteurs
Un essai clinique randomisé, contrôlé incluant 496 patients a été réalisé en multicentrique, dans 7 services pédiatriques français. Les participants étaient des enfants âgés de 15 à 24 mois, hospitalisés pour un premier épisode de bronchiolite. Ils devaient présenter au moins l’un des critères cliniques suivant, dans les 1ers 24 heures, pour être inclus : sévérité, épisodes de cyanose ou d’apnée, fréquence respiratoire > 60/min ; saturation hémoglobine en oxygène < 95%, ration alimentaire < au 2/3 de la ration journalière. Deux groupes ont été constitués par tirage au sort. Le groupe expérimental recevait un traitement de kinésithérapie respiratoire (augmentation du flux + toux) associé à des aspirations nasales. Le groupe contrôle avait uniquement les aspirations nasales. Dans les deux cas, le traitement était réalisé 3 x / jour. Les parents et les évaluateurs n’avaient pas connaissance du traitement réalisé (insu). L’analyse a été faite en intention de traiter. Enfin, l’effet principal du traitement a été évalué par le temps de guérison des enfants. Les effets secondaires tels que la bradycardie, le vomissement, le déséquilibre respiratoire, l’hypotonie étaient également consignés. Les résultats ne montrent pas de différence entre les deux groupes en durée de récupération (médian 2.31, [95%CI 1.97-2.73] VS 2.02, [95%CI 1.96-2.3]). Certains effets secondaires sont plus fréquents pour le traitement de kinésithérapie respiratoire (bradycardie, vomissement). Les parents ont également signalé que les enfants semblaient plus gênés après les séances de kinésithérapie et aspirations nasales qu’après les aspirations nasales seules.
Conclusion des auteurs
Les résultats de l’étude ne permettent pas de recommander une utilisation systématique d’un traitement de kinésithérapie respiratoire associant des manœuvres d’augmentation du flux et stimulation de la toux chez des enfants hospitalisés pour un épisode aigu de bronchiolite.

Référence de l’étude :
Gajdos V, Katsahian S, Beydon N, Abadie V, de Pontual L, Larrar S, Epaud R,
Chevallier B, Bailleux S, Mollet-Boudjemline A, Bouyer J, Chevret S, Labrune P.
Effectiveness of chest physiotherapy in infants hospitalized with acute
bronchiolitis: a multicenter, randomized, controlled trial. PLoS Med. 2010 Sep
28;7(9)

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