Introduction :
La réadaptation pédiatrique permet l’apprentissage moteur et le contrôle moteur pour les enfants avec divers angles d’approches.
Elle permet également aux enfants souffrant de paralysie cérébrale (PC) d’entretenir leur autonomie en réduisant les limitations d’activités et éviter une baisse de participation aux activités sociales et communautaires.
Avec le développement de la technologie ces dernières années, des programmes de réadaptation ont également commencé à utiliser la réalité virtuelle comme le jeu vidéo interactif.
Cette étude visait à évaluer comment l’ajout de Nintendo Wii (NW) à la thérapie traditionnelle influe sur l’équilibre, les activités quotidiennes et le rendement occupationnel chez les enfants atteints d’une diplégie spastique.
Le rendement occupationnel est définit par la Canadian Association of Occupational Therapists tel qu’il «réfère à la capacité d’une personne de choisir, et d’effectuer des occupations significatives qui lui procurent satisfaction, qui ont une signification culturelle et qui lui permettent de s’occuper d’elle-même, de se divertir et de contribuer à l’édifice social et économique de la collectivité ».
Méthode :
Essai en simple-aveugle randomisé.
Patients :
Enfants atteints d’une diplégie spastique âgés de 6 à 14 ans,
classés comme niveau I, II ou III sur la capacité manuelle (Manual Ability Classification System) pour avoir des habiletés fonctionnelles suffisantes à utiliser les télécommandes Wii, et classés comme niveau I ou II sur les stades de Palisano (Gross Motor Function Classification System) pour avoir des capacités de déambulation suffisantes au vue du protocole.
Intervention :
Groupe 1 (n=12) (groupe contrôle) : 2 séances de kinésithérapie traditionnelle (adaptées aux bilans des patients) de 45 min par semaine.
Groupe 2 (n=12) : 2 séances de kinésithérapie de 45 min par semaine et 2 séances de Nintendo Wii de 30 minutes par semaine.
Durée de l’essai : 12 semaines
Critères de jugement :
Pour les capacités motrices: PBS ( Pediatric Balance Scale)
Pour les activités, la participation et la qualité de vie : PEDI (Pediatric Evaluation of Disability Inventory), COPM (Canadian Occupational Performance Measure).
Score PEDro :
Evalué par le lecteur de l’étude via la fiche disponible sur le site officiel :
8/11.
Critères d’éligibilité : Oui ; Randomisation : Oui ; Assignation secrète : Oui ; Groupes similaires au début de l’étude : Non; Sujets en aveugle : Non; Thérapeutes en aveugle : Non ; Evaluateurs en aveugle : Oui ; Suivi adéquat : Oui ; Suivi du traitement initial : Oui ; Comparaison inter-groupes : Oui; Estimation des effets et de leur variabilité : Oui.
Résultats :
L’autonomie, la mobilité, le score PEDI ( Pediatric Evaluation of Disability Inventory) total ont augmenté dans les deux groupes. Le PBS (Pediatric Balance Scale) et la performance des scores de COPM ont augmenté dans le groupe NW après l’intervention. Cependant, aucune différence statistiquement significative n’a été trouvée entre les groupes, à l’exception du PBS (p <0,05).
Conclusion de l’étude :
L’étude de la prise en charge avec la NW n’a montré qu’une amélioration de l’équilibre.
Cependant cette prise en charge par le jeu vidéo est un angle d’approche de la rééducation par le jeu qui permettrait une amélioration de l’attention et de la concentration, de nouvelles recherches pourrait donc être menées pour étudier comment NW affecte la perception et les paramètres cognitifs.
Avis du lecteur de l’étude :
Cette étude randomisée à l’aveugle est méthodologiquement correcte avec un score PEDro à 8/11.
Le principal biais de l’étude résulte dans le faible nombre de patients qui ne permet pas de faire ressortir des différences significatives entre les deux groupes, ainsi que l’absence de vérification de groupes similaires en pré-étude (même si l’observation des scores pré-études montre des scores très similaires).
Or il pourrait y avoir selon les résultats de l’étude un intérêt dans l’amélioration de l’équilibre.
La mise en place de cette thérapie pourrait constituer un autre angle d’approche dans la rééducation de l’enfant souffrant de diplégie spastique, avec cependant aucune réflexion dans l’étude sur l’ampleur réelle de l’effet de la thérapie (est-ce cliniquement utile ?).