Conflit sous-acromial: stratégie spécifique d
Ce travail avait fait l’objet d’une communication au dernier congrès de la WCPT 2011 à Amsterdam.
Adrien Pallot et Aurélie Morichon en avaient fait un compte rendu dans le numéro 119 de Kinésithérapie, la revue. L’étude est maintenant publiée et accessible en ligne*. Le JIM s’en est fait récemment l’écho.

On va donc faire court et rappeler les principaux résultats, en s’attardant cependant sur quelques points de ce travail

_ L’objectif de cet essai contrôlé et randomisé était de comparer les effets d’une stratégie spécifique d’exercices, ciblant la coiffe des rotateurs et les stabilisateurs de la scapula, sur la douleur et la fonction, par rapport à des exercices non spécifiques, chez des patients présentant des signes de conflit sous-acromial.

_ 102 patients (30 à 65 ans), présentant des signes de conflit depuis au moins 6 mois et promis à une chirurgie de débridement arthroscopique après échec d’un traitement conservateur, ont participé à l’étude et ont été répartis en 2 groupes.

_ Tous les patients ont bénéficié d’une injection de corticoïdes 15 jours avant le début de la rééducation. Les patients ont consulté un physiothérapeute une fois par semaine les deux premières semaines de traitement, puis une fois toutes les 2 semaines pendant 10 semaines. La première visite durait 60 minutes et les suivantes 30 minutes. Entre les visites, les patients devaient pratiquer les exercices prescrits une à deux fois par jour pendant les 12 semaines du traitement.
Le groupe “exercices spécifiques” (n=51) a pratiqué des exercices progressifs de renforcement excentrique des muscles de la coiffe, des exercices concentriques/excentriques de stabilisation de la scapula, des mobilisations manuelles (si besoin, lors des visites) et des étirements. Les exercices étaient pratiqués par séries de 3×15 répétitions. Les étirements (petit pectoral et capsule postérieure) était maintenus 30 à 60 secondes et étaient répétés 3 fois. Les charges de travail étaient augmentées au cours des visites avec le physiothérapeute. La douleur pendant l’exercice ne devait pas excéder 5 sur une échelle de 10 et devait être réversible à l’arrêt de l’exercice.
Le groupe “non spécifique” (n=46) a servi de groupe témoin et a pratiqué des exercices sans charge et des étirements, pour l’épaule et le cou.

_ Les évaluations ont été pratiquées à l’inclusion, avant le début du protocole d’exercices, et à 3 mois, à la fin du programme.
Le critère de jugement principal a porté sur le score de Constant. Les critères secondaires étaient la douleur (EVA), la fonction (score DASH) et la qualité de vie. Au cours de l’évaluation finale après 3 mois, il a été demandé aux patients s’ils souhaitaient ou s’ils pensaient toujours nécessiter l’intervention de débridement arthroscopique prévue, et d’indiquer leur impression globale d’évolution des symptômes.

_ 97 sujets seulement ont été inclus dans l’analyse statistique en raison de la défection de 5 participants (développement d’une capsulite dans les 3 premières semaines, abandon du protocole par manque de temps). On ne sait pas à quel groupe appartenaient les patients qui ont abandonné.
A l’issue des 3 mois du protocole, les patients du groupe “exercices spécifiques” ont amélioré leur score de Constant de 24 points, contre 9 points pour le groupe “non spécifique”.
Une proportion plus importante (69%) des patients du groupe “exercices spécifiques” a eu une impression globale d’amélioration des symptômes grâce au traitement, par rapport au groupe “non spécifique” (24%).
Une proportion moins importante (20%) des patients du groupe “exercices spécifiques” a choisi d’avoir recours à la chirurgie, par rapport au groupe “non spécifique” (63%).

_ Les auteurs soulignent l’intérêt du renforcement excentrique de la coiffe et des stabilisateurs de la scapula, du faible nombre d’exercices, favorable à une bonne adhérence au traitement, et du suivi régulier par le physiothérapeute pour la bonne réalisation des exercices et la gestion de la perception de la douleur durant leur exécution.

J’ai seulement “essayé” de faire court… Merci à Rémy pour l’alerte, et à Jean-Louis pour la petite place…

* Holmgren T, Björnsson Hallgren H, Oberg B, Adolfsson L, Johansson K. Effect of
specific exercise strategy on need for surgery in patients with subacromial
impingement syndrome: randomised controlled study. BMJ. 2012 Feb 20;344:e787.
doi: 10.1136/bmj.e787

Description et dosage des exercices

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