Nous avons observé un curieux phénomène qui mérite quelques explications. Nous avons ainsi remarqué que la critique revenait souvent à déconstruire un travail et en particulier à débusquer les biais(ou discuter de l’utilisation des statistiques). Une véritable chasse aux biais jusque dans les moindres recoins et qui une fois démasqués venaient ensuite invalider les résultats : la démonstration par les biais montrait que le travail était imparfait, invalide, incomplet.
Certes la critique est utile voire indispensable. Elle constitue le « verso » du travail d’investigation, son complément nécessaire.
Mais il serait plus prudent de ne pas ignorer les vraies étapes d’un travail : monter une étude, trouver les autorisations, conduire le travail, relever les données, exploiter, interpréter, rédiger le rapport scientifique, rédiger un article, soumettre, revoir, resoumettre, présenter, tout cela est long et le parcours semé d’embûches. La recherche scientifique sur l’humain est très compliquée. La critique doit si possible être juste.
Comprenons-nous : il ne s’agit pas de gober tout travail de recherche et de le prendre pour argent comptant, mais d’avoir la remarque la moins déplacée. Si on connait le domaine de recherche et si on a soit même fait de la recherche pour de vrai ce risque est moins important.
En sachant que ce type de déconstruction ne s’observe pas dans une communauté de chercheurs. On y trouve davantage de compléments, d’améliorations, de réflexions sur comment on a fait et ce qu’on a mis en évidence.
On peut admettre cependant qu’un clinicien cherche les failles d’une étude pour savoir si les conclusions sont applicables.
Au final rien ne remplace la mise en perspective d’un travail au sein de ce qu’on nomme le « background », le contexte.