L’utilisation de tests orthopédiques pour diagnostiquer une pathologie d’épaule est répandue et fait partie de notre pratique clinique.
La recherche sur ces tests est de faible qualité (sensibilité, spécificité, rapports de vraisemblance) et leur fiabilité varient grandement entre les praticiens et les différents environnement.
Néanmoins, il apparait que grouper différents tests améliore le diagnostic clinique permettant d’exclure ou confirmer une pathologie.

Nous ne nous rentrerons pas dans les détails des premiers paragraphes de ce Masterclass qui présentent les notions de spécificité, sensibilité, rapports de vraisemblance et autres notions statistiques.
Cependant, nous pouvons rappeler ce que ce sont les rapports de vraisemblance, considérés comme étant de meilleurs indicateurs pour les tests.

Rapports de vraisemblance

Le rapport de vraisemblance positif (RV+) est le rapport entre la probabilité de présenter un test positif quand la personne a la pathologie et la probabilité de présenter un test positif quand la personne n’a pas la pathologie.
Un RV+ de 3.5 signifie qu’il y a 3.5 fois plus de chance de présenter un test positif lorsque la personne a la pathologie que lorsque la personne ne l’a pas (plus le RV+ est supérieur à 1, mieux c’est).

Le rapport de vraisemblance négatif (RV-) est le rapport entre la probabilité de présenter un test négatif quand la personne a la pathologie et la probabilité de présenter un test négatif quand la personne ne l’a pas.
Un RV+ de 0,5 signifie qu’il y a 2 fois plus de chance de présenter un test négatif lorsque la personne n’a pas la pathologie que lorsque la personne l’a (plus le RV- est proche de 0, mieux c’est).

Quels sont les meilleurs combinaisons de tests pour les pathologies d’épaule?

Par « meilleurs », les auteurs parlent des combinaisons avec les meilleurs ratios de vraisemblance, issus des recherches de haute qualité.
Pour évaluer la qualité des combinaisons de tests, ils ont utilisé le Quality Assessment of Diagnostic Accuracy Studies (QUADAS – échelle de 0 à 14), avec, comme minimum pour être retenue, une note de 10/14.
4 articles ont ainsi été sélectionnés, soit 6 combinaisons de tests, qui malgré les considérations précédentes sont issues encore de quelques biais.

Déchirure de la coiffe des rotateurs (Litaker et al., 2000):
1. âge > 65 ans
2. faiblesse de la rotation latérale
3. douleur nocturne
RV+ 9.84, RV-0.54

Déchirure de la coiffe des rotateurs (rupture transfixiante) (Park et al., 2005):
1. âge > 60 ans
2. test de l’arc douloureux positif
3. test du bras tombant positif
4. test de l’infra-épineux positif
RV+28.0, RV-0.09

Conflit sous-acromial (Park et al., 2005):
1. test de Hawkins-Kennedy positif
2. test de l’arc douloureux positif
3. test de l’infra-épineux positif
RV+10.56, RV-0.17

Instabilité antérieur (traumatique) (Farber et al., 2006) :
1. test d’appréhension positif
2. test de relocalisation positif
RV+39.68, RV- 0.19

Déchirure du labrum (Guanche & Jones, 2003):
1. test de relocalisation positif
2. test de compression active positif
RV+4.56, RV-0.65

Déchirure du labrum (Guanche & Jones, 2003):
1. test de relocalisation positif
2. test d’appréhension positif
RV+5.43, RV-0.67

Les auteurs finissent leur papier avec un cas clinique illustrant l’utilisation de ces combinaisons de tests.

Référence
Hegedus EJ, Cook C, Lewis J, Wright A, Park JY. Combining orthopedic special tests to improve diagnosis of shoulder pathology. Phys Ther Sport. 2014 Aug 10. pii: S1466-853X(14)00065-0.

Résumé Pubmed