Cinématique scapulaire et pathologies gléno-humérales

Cette synthèse de littérature (Ludewig PM, Reinolds JE. The Association of Scapular Kinematics and Glenohumeral Joint Pathologies. J Orthop Sports Phys Ther. 2009;39(2):90-104.) se propose de passer en revue (1) les cinématiques normales de la scapula et de la clavicule lors de l’élévation du bras, (2) les observations d’anomalies cinématiques lors de certaines pathologies d’épaule, (3) les implications biomécaniques de ces altérations cinématiques, (4) la prises en charge des pathologies d’épaule en tenant compte de ces facteurs biomécaniques.

Il existe des altérations spécifiques de la cinématique scapulo-thoracique en fonction des pathologies d’épaule (conflits sous acromial, tendinopathies de coiffe, instabilités, capsulites). Il est également observé dans ces pathologies, des modifications du recrutement musculaire, en particulier une hyperactivité des trapèzes supérieurs et une faiblesse des grands dentelés. Par ailleurs, des altérations cinématiques similaires sont retrouvées chez des sujets présentant une diminution de la longueur de repos du petit pectoral, une “raideur” des structures  postérieures de l’épaule, ou une attitude en cyphose thoracique.

Les propositions thérapeutiques, en fonction des observations et des évaluations de ces anomalies, incluent, en particulier dans le cadre des syndromes de conflit, le renforcement du grand dentelé, le relâchement des trapèzes supérieurs, des étirements du petit pectoral et des structures postérieures de l’épaule et des exercices d’extensions thoraciques. L’article ne concerne que l’évaluation et la rééducation de l'”articulation” scapulo-thoracique, sans considération de l’articulation gléno-humérale (en particulier le renforcement des muscles de la coiffe qui devrait intervenir, selon les auteurs, après rétablissement de la cinématique scapulaire).

Bon, tout ça, on le savait déjà, et je suis à peu près certain que c’est enseigné dans les IFMK et pratiqué dans tous les cabinets. L’intérêt de cette synthèse de travaux réside peut-être dans la bibliographie (129 références) témoignant du nombre d’études effectuées autour du sujet, et de la possibilité pour nous de sortir un peu plus de l’empirisme…