Céphalées cervicogéniques et articulation temporomandibulaire
Cette RCT propose d’évaluer, dans le traitement de céphalées cervicogéniques, l’efficacité d’un traitement temporomandibulaire de 30 min (techniques articulaires, musculaires + auto-exercices) (n=22) versus traitement classique physiotérapie (n=21).

Le seul élément d’évaluation de la céphalée était une EVA qui n’est pas améliorée à l’arrêt du traitement (3 mois) mais elle l’est 3 mois après l’arrêt du traitement dans le groupe expérimental (techniques temporomandibulaires) comparé au groupe contrôle physio classique. Naturellement ce groupe expérimental présente une amélioration significative de la majorité des signes temporomandibulaires mesurés (Anamnestic questionnaire, amplitude d’ouverture de bouche, Chronic Pain Grade Status) mais aussi du Neck disability Index comparé au groupe contrôle à 6 mois de suivi.
On pourrait donc supposer que les techniques sur la région temporomandibulaire améliorent les céphalées cervicogéniques.

Néanmoins plusieurs biais dans cette étude :
1) Biais de sélection : inclusion sélective de patients qui devaient présenter au moins un signe d’une dysfonction temporomandibulaire (bruit, limitation de l’ouverture de bouche, douleur palpatoire ou à l’ouverture de bouche).
2) Dans le groupe traitement physio classique, l’EVA des céphalées n’est pas améliorée entre le début, 3 et 6 mois (comparatif relatif). De plus, les techniques utilisées dans ce groupe contrôle ne sont pas détaillées. Pour précision, une dysfonction C1-C2 est très souvent identifée comme source des symptômes dans 63% des cas de céphalées cervicogéniques sur lesquelles des techniques type Mulligan peuvent être efficaces sur la sévérité et le nombre d’épisodes de céphalées à long terme versus placebo (Hall et al., 2007).
3) Encore, le thérapeute du groupe expérimental pouvait également utiliser des techniques dirigées sur le rachis cervical, et les auteurs ne précisent pas la nature du suivi des patients lors de ces 3 mois (les patients ont-ils débuté un autre traitement ? Les auto-exercices étaient poursuivis ?)

von Piekartz H, Lüdtke K. Effect of treatment of temporomandibular disorders (TMD) in patients with cervicogenic headache: a single-blind, randomized controlled study. Cranio. 2011 Jan;29(1):43-56. En accès libre

Hall T, Chan HT, Christensen L, Odenthal B, Wells C, Robinson K. Efficacy of a C1-C2 self-sustained natural apophyseal glide (SNAG) in the management of cervicogenic headache. J Orthop Sports Phys Ther. 2007 Mar;37(3):100-7. En accès libre ici