L’étude de Iannetti (3) ne retrouve pas ces corrélations. Il utilise 4 trains (d’intensité différente) de 3 stimuli nociceptifs successifs identiques espacés d’une seconde. La répétition des stimuli diminue significativement la magnitude de l’activité neurale mais n’altère pas l’intensité de la douleur perçue.
Beaucoup d’autres études viennent étayer la dissociation entre amplitude de la réponse cérébrale face à des stimuli nociceptifs et l’intensité de la douleur reportée. Il est aussi très intéressant de constater que beaucoup d’études montrent qu’en manipulant le contexte attentionnel ou émotionnel on peut moduler la réponse hémodynamique ou électrophysiologique évoquée par des stimuli nociceptifs sans modifier pour autant l’expérience douloureuse. Ainsi Tiede (4) montre que des restrictions de sommeil atténuent l’amplitude des potentiels évoqués en lien avec la nociception mais ont tendance à amplifier la perception douloureuse.
Conclusion : il semble difficile de considérer que l’activité dans la « pain matrix » soit en corrélation directe avec l’intensité de la douleur perçue.
A suivre …
REFERENCES
(2) Büchel C, Bornhovd K, Quante M, Glauche V, Bromm B, Weiller C. Dissociable neural responses related to pain intensity, stimulus intensity, and stimulus awareness within the anterior cingulate cortex: a parametric single-trial laser functional magnetic resonance imaging study. J Neurosci. 2002 Feb 1;22(3):970-6.
(3) Iannetti GD, Hughes NP, Lee MC, Mouraux A. Determinants of laser-evoked EEG responses: pain perception or stimulus saliency? J Neurophysiol. 2008 Aug;100(2):815-28
(4) Tiede W, Magerl W, Baumgärtner U, Durrer B, Ehlert U, Treede RD. Sleep restriction attenuates amplitudes and attentional modulation of pain-related evoked potentials, but augments pain ratings in healthy volunteers. Pain. 2010 Jan;148(1):36-42.