La nociception n’est pas synonyme de douleur qui est une perception consciente. De nombreuses études se sont intéressées à la manière dont le cortex traitait les stimuli nociceptifs et comment la douleur pouvait en émerger.

Il en ressort que ces stimuli nociceptifs déclenchent des réponses dans un grand nombre de structures corticales et sous corticales. Comme on a pu constater que certaines structures étaient toujours activées et qu’elles semblaient être corrélées avec l’intensité de douleur perçue, on a commencé à parler de « pain matrix » ou matrice de la douleur.

Deux notions ont été mises en avant :
1 – L’intensité de la douleur perçue parait fortement corrélée à l’amplitude de la réponse neurale dans la « pain matrix »
2 – Des facteurs modulant la douleur perçue modifient aussi la réponse neurale dans cette matrice

Il n’en fallait pas davantage pour considérer cette matrice comme une représentation (signature) de la douleur dans le cerveau et qu’en en mesurant l’activité intrinsèque, on pouvait obtenir une mesure directe et objective de la douleur réelle perçue. En clair, on a pensé que la « pain matrix » constituait une représentation corticale spécifique de la douleur.

Le décor étant planté, nous allons voir que cette théorie séduisante originelle comporte de nombreuses limites. Nous allons suivre le plan du formidable article de Legrain en le fragmentant pour qu’il soit un peu moins indigeste.

A suivre …

REFERENCES

Legrain V, Iannetti GD, Plaghki L, Mouraux A. The pain matrix reloaded: a salience detection system for the body. Prog Neurobiol. 2011 Jan;93(1):111-24