Premièrement, ils mettent l’accent sur le fait qu’il n’y a pas que l’insuffisance vertébro-basilaire (IVB) à prendre en compte. Il existe d’autres pathologies de l’artère.
De plus, on fait souvent référence à l‘artère vertébrale mais il ne faut pas oublier le système antérieur avec les artères carotides internes.
C’est pourquoi ils parlent de dysfonctionnement artériel cervical ce qui ne réduit pas cela à l’artère vertébrale et l’IVB.
Les auteurs pensent qu’il ne faut pas réduire notre approche à se demander si notre manipulation va entrainer un accident mais raisonner avec toutes les données disponibles (cliniques et expérimentales) pour aboutir à une prise de décision, être capable de faire un diagnostic différentiel de pathologie artérielle.
Les auteurs illustrent ce papier avec 2 cas cliniques.
Il en ressort plusieurs points importants:
-La prévalence de dysfonction artérielle cervicale (CAD) est inconnue mais est, selon les auteurs, basse.
-Une pathologie artérielle cervicale peut imiter des symptômes musculo-squelettiques (douleur cervicale, maux de têtes…).
-Le vertige d’origine vasculaire ne se manifeste pas comme un vertige franc, apparaît avec la rotation cervicale et ne s’améliore pas au mouvements répétés (contrairement au vertige d’origine non-vasculaire).
-Une CAD ne se manifeste rarement que part un seul signe ou symptôme.
-La pathologie artérielle se décompose le plus souvent en 2 phases. Une non-ischémique, qui si le processus pathologique continue, se transforme en phase ischémique.
-L’hypertension est positivement corrélée à la présence de pathologie artérielle cervicale.
-Il existe aussi d’autres facteurs de risque de pathologie artérielle qui sont entre autres: hypercholestérolémie, hyperlipidémie, traumatisme, maux de têtes, tabagisme, diabètes.
-De nombreuses études sur le flux sanguin ont montré une réduction du flux dans l’artère vertébrale controlatérale à la rotation (études sur des sujets sains…).
-Les tests diagnostics de l’insuffisance vertébro-basilaire ont une spécificité et une sensibilité faible et variable, rendant leur utilité pratique relative. De plus, un test négatif ne signifie pas l’absence de pathologie.
-La mesure de la pression artérielle est un élément clé pour se faire une idée de l’état hypertensif du patient (pouvant aussi être du à traumatisme vasculaire aigu).
Cependant la présence d’hypertension et de douleur cervicale n’est pas l’objet systématique de drapeau rouge. Le véritable risque dépend de la coexistence de plusieurs facteurs.
-Les tests d’intégrité des nerfs crâniens devrait aussi faire partie de l’examination pour les pathologies artérielles cervicales.
-L’évaluation du flux sanguin artériel cervical doit ou peut faire partie de l’examen (les auteurs ont développé une sorte de “stylo” doppler…).
-C’est l’analyse du rapport bénéfice risque qui doit influencer notre décision. La présence de signes ou symptômes vasculaires n’est pas forcément une contre-indication au traitement.
Les auteurs résument les tests, leur utilité clinique, leur validité dans un tableau et mettent en avant 9 recommandations clés pour la profession.
Pour y accéder et pour plus de détails, vous pouvez consulter cet article dans son intégralité.
A noter, que Roger Kerry s’est exprimé sur ce sujet au dernier congrès IFOMPT à Québec au mois d’octobre dernier.
Il devrait être présent avec son compère en France en 2013.