48 sujets ont participé à une étude où il était question d’apprendre à des sujets à contrôler leur réflexe RIII (nociceptive flexion reflex) : 18 lombalgiques chroniques et 15 sujets sains ont été assignés à un groupe recevant chacun un entrainement par biofeedback et 15 autres lombalgiques chroniques ont effectué un entrainement factice par biofeedback (groupe contrôle).

Lors d’une évaluation initiale l’intensité de la douleur lombaire, le niveau d’anxiété et l’état dépressif étaient mesurés et une CPM (Conditioned Pain Modulation) était également réalisée. Ensuite, 3 séances de travail par feedback étaient effectuées espacées de 3 jours chacune. Lors de chaque séance, on mesurait le réflexe RIII et les seuils douloureux puis les sujets apprenaient à réduire le réflexe RIII en utilisant différentes stratégies cognitives et/ou émotionnelles comme se souvenir d’expériences agréables, utiliser du calcul mental, etc. Dans le groupe contrôle, les sujets ne disposaient pas d’un feedback visuel correct. A la fin de la troisième séance, les 4 paramètres décrits ci-dessus étaient à nouveau évalués. Un suivi à 3 mois était conduit par téléphone.

Le critère principal de jugement de l’entrainement par feedback était l’inhibition du réflexe RIII. Les critères secondaires étaient les scores de douleur, les amplitudes des potentiels évoqués (SEPs – Somatosensory evoked potentials) et les effets sur la CPM.

Les trois groupes sont parvenus à inhiber leur RIII mais seul le groupe de lombalgiques chroniques ayant reçu l’entrainement par biofeedback (réel) a impacté favorablement et significativement la CPM suggérant une amélioration de l’inhibition anti-nociceptive descendante. Le groupe ayant reçu l’entrainement réel affichait une baisse de l’intensité de la douleur (cliniquement) et de l’anxiété par rapport au groupe fictif mais cet avantage n’était plus significatif à 3 mois.

Si l’étude compte de nombreuses limitations et ne permet aucunement de conclure sur l’intérêt d’un tel dispositif pour aider le patient douloureux, l’idée d’utiliser un biofeedback est une piste de plus à creuser pour montrer au patient qu’il peut avoir une certaine emprise sur sa douleur.

Référence

Krafft, S., Göhmann, H. D., Sommer, J., Straube, A., & Ruscheweyh, R. (2017). Learned control over spinal nociception in patients with chronic back pain. European Journal of Pain.